La France n’a toujours pas de nouveau Premier ministre à l’issue de cette journée du mardi 3 septembre 2024. Emmanuel Macron continue ses consultations qu’il a entamé il y a une dizaine jours maintenant. Mardi, il a sondé activement la piste Xavier Bertrand. S’il n’y a aucune garantie que ce potentiel Premier ministre étiqueté Les Républicains (LR) ne soit pas rapidement censuré, cette hypothèse a, au moins, le mérite de faire bouger les lignes à droite.
C’était la semaine dernière : au sortir d’une deuxième réunion avec le président de la République le 28 août, Laurent Wauquiez, chef des députés LR, rejetait à nouveau et plus fermement encore toute participation de la droite au gouvernement. Ce mardi 3 septembre, lors d’une réunion de groupe, quelques heures après un nouvel entretien avec Emmanuel Macron – par téléphone cette fois –, le nouvel homme fort concède faire un « petit geste ».
Laurent Wauquiez accepte, finalement, de laisser gouverner Xavier Bertrand, avec lequel il entretient de très mauvaise relations. Un participant à la réunion salue ce changement de pied : « On ne doit pas bloquer le pays. »
Ancien président des Républicains, Laurent Wauquiez était sous pression. En orientant, en fin de semaine dernière, ses recherches vers la gauche, Emmanuel Macron faisait peser sur lui la responsabilité du blocage. Entretemps, Nicolas Sarkozy, toujours très influent à droite, était aussi sorti du bois. Dans la presse, l’ancien chef de l’État l’appelait à changer de stratégie et à assumer la responsabilité de gouverner.
Si rien n’indique pour le moment que Xavier Bertrand soit nommé, les lignes ont bougé. Et c’est bien ce qui importe au président Macron, qui cherche toujours la sortie de l’impasse.
Les atouts de Xavier Bertrand, potentiel prochain Premier ministre
Après 49 jours de gouvernement démissionnaire et deux mois après des législatives ayant débouché sur une Assemblée nationale sans majorité, l’hypothèse Xavier Bertrand à Matignon pourrait se profiler. Mardi 3 septembre, le vent a soufflé à nouveau du côté du président de la région des Hauts-de-France. Après l’avoir reçu lundi à l’Élysée, le chef de l’État Emmanuel Macron garderait la carte Xavier Bertrand dans sa manche.
Homme de droite et politique d’expérience, Xavier Bertrand est président d’une des plus grandes régions de France. Ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy entre 2005 et 2012, il a été tour à tour chargé de la Santé, des Solidarités et de l’Emploi.
Député entre 2012 et 2016, il est aussi un des bénéficiaires du front républicain. En 2015, candidat pour la présidence de la région des Hauts-de-France, l’homme politique avait profité des voix de la gauche pour être élu face à Marine Le Pen. Il est donc la bête noire du Rassemblement national. Le parti à la flamme a prévenu : si Xavier Betrand est nommé à Matignon, il le censurera immédiatement.
Certains de ses proches le disent capable de compromis avec la gauche. Mais pour soutenir l’option Bertrand, les Républicains auraient posé leurs conditions, dont celle-ci : le pacte législatif présenté par Laurent Wauquiez en juillet doit être appliqué. Xavier Bertrand a donc des atouts mais aussi un handicap : peut il échapper à la censure ?
RFI via CONGO PUB Online