Lors d’une conférence organisée par le Cercle axiologique le 5 octobre, l’ex-Premier ministre Augustin Matata a tenu des propos incisifs à l’encontre de Mukoko Samba, l’actuel vice-Premier ministre de l’Économie nationale, ancien ministre du Budget sous son règne, qui avait, par la suite, dirigé l’Office national des transports (ONATRA) avant d’être renvoyé, selon lui, pour détournement de fonds publics.
Le professeur Daniel Mukoko fait partie des cadors du gouvernement Suminwa, un fait que le chef de file du parti politique Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) n’a pas hésité de critiquer vigoureusement. « Vous chassez quelqu’un pour détournement et vous le faites nommer quelques temps après comme membre du gouvernement, quel héritage ? », s’est-il interrogé s’indignant face à cette décision qui, selon lui, bafoue l’éthique et la morale dans la gestion publique.
Le candidat à la présidentielle de 2023 (avant de rallier Katumbi) a comparé cette situation à celle d’un professeur qui, après avoir sanctionné un étudiant pour tricherie, le nommerait le lendemain assistant. Ce geste, à son avis, est incompréhensible et dégradant pour l’exemplarité attendue dans les institutions publiques.
Matata Ponyo n’a pas mâché ses mots en dénonçant un système où les scandales de détournements sont devenus monnaie courante, sans que cela ne choque plus personne. « Nous sommes le seul pays où les scandales de détournement de millions de dollars américains sont devenus banals, sans plus provoquer de scandale », a-t-il déclaré, soulignant l’impunité flagrante qui règne dans les affaires publiques sous Tshisekedi.
Par ailleurs, l’opposant a signifié que dans d’autres pays, comme les États-Unis, une simple tricherie dans le parcours universitaire pourrait empêcher une personne d’accéder à une fonction publique pour le reste de sa vie. « Ici, ceux qui volent sont encore félicités et promus », a déploré Matata.
L’économiste pointe du doigt une classe politique où la corruption est non seulement tolérée, mais même encouragée. Selon lui, ces pratiques envoient un mauvais message à la population, surtout, aux jeunes. « Une maman qui voit un homme accusé de détournement être nommé au gouvernement pourrait dire à son fils : Toi aussi, vole. Demain, tu seras nommé », a-t-il conclu, démontrant les conséquences désastreuses sur la moralité publique.
L’intervention de Matata Ponyo, teintée de sarcasme et d’une profonde déception, illustre un problème de gouvernance qui mine le pays. Il s’agit de l’impunité des personnalités publiques accusées de malversations financières, et leur retour fréquent aux postes de responsabilité. Une situation qu’il considère comme un frein majeur au développement éthique et moral de la nation congolaise.
Ouragan fm via CONGO PUB Online