La Diète, le Parlement japonais, a décidé de maintenir le Premier ministre Shigeru Ishiba a la tête du pays à l’ouverture de la nouvelle session parlementaire extraordinaire. Le mois dernier, son Parti libéral-démocrate avait perdu pour la première fois depuis 2012, la majorité absolue qu’il détenait à la Chambre basse du Parlement lors d’élections anticipées.
Les partis de l’opposition ne parvenant pas à s’unir, le Premier ministre Shigeru Ishiba dirigera un gouvernement minoritaire avec son allié, le petit parti Komei. Pour dégager une majorité au Parlement, il devra travailler avec le petit Parti démocratique du peuple qui se dit prêt à lui offrir un soutien conditionnel sans entrer dans une coalition formelle. Le Premier ministre Shigeru Ishiba éprouvera toutes les peines du monde à faire avancer ses réformes économiques et sociales. Le Japon entre dans une période d’instabilité politique.
Shigeru Ishiba se trouve ainsi dans une situation aussi précaire que celle du chancelier Olaf Scholz en Allemagne. Il a fallu un second tour au Parlement pour l’élire, du jamais vu depuis trente ans. Le Parti démocratique du peuple qui se dit prêt à coopérer au coup par coup avec le parti du Premier ministre, n’a pas voté pour lui.
Menace permanente d’une motion de censure
Les incompatibilités entre les deux partis sont grandes. Le Parti démocratique du peuple exige une baisse de la TVA pour redonner du pouvoir d’achat aux Japonais. Le Parti conservateur veut augmenter les impôts pour contenir une dette publique qui représente 250% du PIB. À tout moment, le petit parti de centre droit peut voter une motion de censure et forcer Shigeru Ishiba a la démission.
Le Premier ministre a aussi beaucoup d’ennemis au sein de son parti qui domine la vie politique japonaise depuis des décennies. Ils ne lui pardonnent pas d’avoir pris le risque d’élections anticipées dix jours après son arrivée au pouvoir. Shigeru Ishiba avait sous-estimé la colère des Japonais à l’encontre d’un parti fragilisé, par un scandale de caisses noires, ses liens avec l’Église de l’unification ou secte Moon.
Affaibli, Shigeru Ishiba aura de la peine à faire voter la moindre réforme économique et sociale ou à résister aux exigences de l’allié et protecteur américain avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
RFI via CONGO PUB Online