Alors que les dirigeants de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la SADC viennent d’élargir à cinq le nombre de facilitateurs pour relancer le processus de paix dans l’Est de la RDC, des sources locales à Walikale affirment que les rebelles du M23 se renforcent militairement, en contradiction avec leurs déclarations récentes de retrait.
Un avion militaire et des renforts observés à Walikale
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, un avion non identifié aurait effectué trois rotations ce lundi 24 mars sur l’aéroport de Kigoma, dans le territoire de Walikale, transportant du matériel militaire et des combattants du M23.
« Ces rebelles n’ont aucune intention de quitter Walikale. Au contraire, ils s’organisent pour attaquer Kisangani. Des groupes sont en route depuis deux jours », alerte un habitant de Walikale Centre, sous couvert d’anonymat par crainte de représailles.
Ces informations, si elles sont confirmées, contredisent directement le communiqué du M23 publié le week-end dernier, dans lequel le groupe affirmait respecter un « retrait progressif » de certaines positions.
Une médiation régionale sous pression
Cette situation met en lumière les défis majeurs auxquels font face les cinq facilitateurs désignés par l’EAC et la SADC, dont la mission est justement de superviser le cessez-le-feu et le désengagement des groupes armés.
- Uhuru Kenyatta (Kenya)
- Olusegun Obasanjo (Nigeria)
- Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud)
- Sahle-Work Zewde (Éthiopie)
- Catherine Samba-Panza (RCA)
« Si les rapports sur Walikale sont avérés, cela signifie que le M23 joue un double jeu : il parle de paix à Nairobi tout en préparant la guerre sur le terrain », analyse un expert en sécurité basé à Goma.
Kisangani en état d’alerte
Les informations faisant état d’une possible attaque vers Kisangani, grande ville stratégique de la province de la Tshopo, ont poussé les autorités locales à renforcer les positions sécuritaires. Des mouvements de troupes des FARDC (armée congolaise) et des renforts logistiques ont été observés ces dernières heures.
Réactions officielles attendues
Ni le gouvernement congolais ni la Monusco n’ont encore réagi officiellement à ces allégations. Cependant, des vérifications sont en cours pour confirmer la provenance de l’avion et la nature exacte des mouvements rebelles.
Alors que la médiation régionale tente de trouver une issue diplomatique à la crise, la réalité sur le terrain semble bien plus explosive. La communauté internationale et les organisations africaines devront exercer une pression accrue pour éviter une nouvelle escalade.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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