L’ancienne ministre et figure politique de premier plan Marie-Ange Mushobekwa a pris position contre la proposition de transformation de la RDC en État fédéral. En effet, dans une déclaration sans équivoque la présidente du Mouvement pour la cohésion nationale et membre influente du FCC de Joseph Kabila a défendu le maintien du modèle unitaire décentralisé actuel.
Un plaidoyer pour le respect de la constitution existante
Mushobekwa considère que les problèmes du pays ne proviennent pas de la forme de l’État mais plutôt du non-respect des dispositions constitutionnelles et de la mauvaise gestion des institutions, elle souligne que la constitution actuelle intègre déjà des éléments hybrides proches du fédéralisme représentant selon elle « le juste milieu pour tout le monde ».
Critique acerbe des dysfonctionnements institutionnels
L’ancienne ministre dénonce avec virulence :
- La transformation de l’Assemblée nationale en « caisse de résonance présidentielle »
- La réduction du Sénat à une « chambre de somnolence »
- Une gestion « émotionnelle » des affaires publiques
- Le non-fonctionnement d’institutions clés comme la Caisse nationale de péréquation
Mise en garde contre les risques du fédéralisme
Mushobekwa alerte sur les dangers potentiels :
« Nous ne sommes pas encore assez mûrs pour le fédéralisme, celui-ci va consacrer la balkanisation de notre pays » Elle estime que la RDC doit d’abord parvenir à faire fonctionner correctement ses institutions actuelles avant d’envisager toute réforme profonde de son organisation territoriale.
Contexte politique tendu

Cette prise de position intervient en réaction à la proposition récente d’Olivier Kamitatu qui préconise la création d’une République fédérale divisée en cinq régions autonomes. Un débat qui s’inscrit dans un climat politique déjà marqué par des tensions autour de la gouvernance et de la décentralisation.
Perspectives
Le positionnement ferme de Mushobekwa illustre les divisions profondes au sein de la classe politique congolaise sur cette question fondamentale Alors que certains acteurs comme Kamitatu (et récemment le M23) plaident pour un modèle fédéral d’autres figures influentes s’y opposent catégoriquement au nom de l’unité nationale et de la préservation de l’intégrité territoriale.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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