Le Premier ministre canadien Mark Carney a estimé, mardi 29 avril, que son pays ne devait jamais oublier « la trahison » américaine, lors de son discours de victoire électorale devant ses partisans à Ottawa. Le chef du parti conservateur canadien Pierre Poilievre, qui a reconnu sa défaite, a promis de travailler avec Mark Carney pour défendre les intérêts du Canada face aux attaques de Donald Trump.
« Qui est prêt à construire un Canada fort ? », a lancé le Premier ministre canadien lors de son discours de victoire aux élections fédérales, ce mardi 29 avril. L’une de nos responsabilités est de nous préparer au pire et espérer le meilleur. Comme je l’ai dit depuis plusieurs mois, les États-Unis veulent nos terres, nos ressources, notre eau, notre pays. Jamais ! Notre ancienne relation avec les États-Unis est terminée, le président Trump essaie de nous briser pour que les États-Unis nous possèdent. Cela n’arrivera jamais, a encore martelé Mark Carney. Mais nous devons reconnaitre que notre monde a changé fondamentalement. »
Le Premier ministre a appelé le pays à l’unité pour les « difficiles mois à venir qui exigeront des sacrifices ». Dans un discours reconnaissant sa défaite, son principal opposant, Pierre Poilievre, a promis de travailler avec Mark Carney et de placer l’intérêt du pays avant les luttes partisanes face aux « menaces irresponsables » du président américain.
Après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau, Mark Carney a réussi son pari, celui d’emmener le parti libéral à la victoire. Début 2025, cela semblait tout bonnement impossible : les conservateurs de Pierre Poilievre étaient donnés vainqueurs avec plus de 20 points d’avance, rappelle Marine de la Moissonnière, envoyée spéciale de RFI à Ottawa. Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d’annexion, ont changé la donne.
Tant pis si les libéraux n’ont pas remporté la majorité absolue à la Chambre des communes, ils savourent leur victoire. Visiblement ému et heureux, Mark Carney a prononcé un long discours en anglais et en français, multipliant les blagues, se faisant longuement applaudir. Il savoure d’autant plus cette victoire qu’il sait que de gros dossiers l’attendent, à commencer par Donald Trump. Mark Carney a redit qu’il ne se laisserait pas faire : « Cette guerre, nous ne l’avons pas créée, mais nous allons la gagner », a-t-il affirmé. Les négociations en vue d’un nouvel accord commercial entre les deux pays doivent commencer début mai.
RFI