Alors que les délégations officielles de la RDC et du Rwanda sont attendues à Washington pour discuter du plan de paix américain, l’ancien président Joseph Kabila tente de se positionner comme acteur clé dans le processus. Par l’intermédiaire de son émissaire Kikaya Bin Karubi, son ancien conseiller spécial, l’ex-chef d’État cherche à mobiliser des soutiens politiques américains contre le gouvernement actuel.
Kikaya Bin Karubi a entrepris une série de rencontres stratégiques dans la capitale fédérale, incluant des membres influents du Congrès et du Conseil national de sécurité. Lors de ces entretiens, le représentant de Kabila aurait présenté son ancien patron comme la solution pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « régime tyrannique » du président Félix Tshisekedi. Ces démarches coïncident avec la présence à Washington de Moïse Katumbi, autre figure de l’opposition congolaise, bien que ce dernier soit officiellement présent pour assister à la Coupe du monde des clubs.
L’émissaire de Kabila a vigoureusement rejeté les récentes accusations de Jean-Pierre Bemba, vice-premier ministre et ministre de la Défense, qui affirmait que l’ancien président versait 66 millions de dollars mensuels au Rwanda. « Ces allégations sont purement mensongères », a déclaré Kikaya Bin Karubi aux médias présents à Washington.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire se détériore à Kisangani, où le député Patrick Matata a exigé une audition urgente du vice-premier ministre de l’Intérieur. L’élu souhaite obtenir des clarifications sur plusieurs points critiques : les effectifs réels des forces de police, leurs conditions de prise en charge, et surtout le contrôle des éléments policiers repliés des zones précédemment occupées par les combattants du M23. Cette demande intervient dans un contexte de recrudescence des actes de banditisme et d’insécurité dans la capitale de la province de la Tshopo.
Ces développements politiques complexes illustrent les multiples enjeux auxquels fait face la RDC : négociations internationales sensibles sur la paix dans l’Est, luttes d’influence entre anciennes et nouvelles élites politiques, et dégradation continue de la sécurité intérieure dans plusieurs régions du pays. La communauté internationale observe avec attention ces différentes dynamiques qui pourraient considérablement influencer la stabilité de la région des Grands Lacs dans les mois à venir.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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