Alors que la capitale congolaise devrait normalement connaître sa période de saison sèche, des pluies diluviennes se sont abattues dans la nuit du vendredi à samedi, provoquant des inondations massives et des dégâts considérables dans plusieurs communes. Un phénomène météorologique exceptionnel qui expose une fois de plus les graves lacunes en matière d’urbanisme et de gestion des risques.
Un bilan humain et matériel alarmant
Les premières évaluations communales font état d’un lourd tribut :
- Ngaliema : 17 morts, avenues Tourisme et Okito coupées
- Lemba : 2 décès, pont Koyombo et camp Kabila endommagés
- N’sele : Maisons englouties au quartier Badara
- Matete : Plus de 500 ménages sinistrés
Les images circulant sur les réseaux sociaux montrent des artères transformées en torrents, comme la 1ère rue de Limete totalement submergée, contraignant piétons et véhicules à rebrousser chemin. À Kintambo, des habitations riveraines de la Makelele ont été envahies par les eaux.
Une « saison sèche femelle » aux conséquences dramatiques

Augustin Tagisabo de la Mettelsat explique ce dérèglement : « Des vents du nord-ouest apportent des pluies inhabituelles. Nous risquons de connaître une ‘saison sèche femelle’ avec des précipitations persistantes. » Un phénomène climatique qui aggrave la vulnérabilité d’une ville déjà aux prises avec :
- Un réseau d’évacuation des eaux défaillant
- Une urbanisation anarchique
- Des infrastructures routières inadaptées
L’urgence d’une réponse globale
L’effondrement partiel de l’avenue Okito en pleine réhabilitation soulève des questions sur la qualité des travaux publics. Face à cette crise récurrente, la population dénonce l’absence de politiques préventives : « Où sont les caniveaux promis ? Pourquoi autorise-t-on des constructions en zones inondables ? », s’interroge un habitant de Ngaliema.
Alors que certains quartiers comme Mombele ou Ndanu semblent épargnés par le pire cette fois-ci, les experts alertent : sans plan d’aménagement urbain rigoureux et sans investissement dans des infrastructures résilientes, Kinshasa restera à la merci de chaque précipitation.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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