Dans le prolongement de l’accord de Washington conclu entre la RDC et le Rwanda, les délégations gouvernementales congolaises et les représentants de la rébellion M23/AFC ont signé ce samedi à Doha une déclaration de principes visant à établir les bases d’un accord de paix définitif pour l’Est de la RDC. Cette signature intervient après trois mois de négociations intensives facilitées par l’État du Qatar.
Une étape cruciale vers la paix
La ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner a salué cette avancée significative : « C’est un pas très important dans notre quête d’une solution durable à l’instabilité persistante dans l’Est du pays ». Tout en évitant de spéculer sur les chances de succès, la cheffe de la diplomatie congolaise a souligné la détermination du gouvernement à parvenir à « un accord contraignant pour toutes les parties, comme ce fut le cas avec l’accord de Washington ».
Calendrier serré pour les négociations
Le document signé prévoit un agenda ambitieux :
- Mise en œuvre des dispositions d’ici le 29 juillet 2025
- Ouverture des négociations directes avant le 8 août 2025
- Signature d’un accord de paix global au plus tard le 17 août 2025
Ces discussions s’inscriront dans le cadre de l’accord de paix RDC-Rwanda du 27 juin dernier, avec pour objectif de traiter les causes profondes du conflit.
Réactions internationales positives
Le Rwanda a rapidement salué cette avancée, soulignant dans un communiqué « le rôle crucial de médiation joué par le Qatar ». Le gouvernement rwandais réaffirme son engagement en faveur d’une paix durable dans la région.
La France, par la voix du président Macron, a également appuyé cette initiative, y voyant un moyen de rétablir « la paix et la confiance » pour les populations locales. La MONUSCO s’est dite encouragée par cette évolution, appelant à une « mise en œuvre sincère et rapide » des engagements.
Contexte sécuritaire tendu
Cette avancée diplomatique intervient cependant dans un climat de méfiance persistante. Kinshasa accuse le M23/AFC, soutenu selon lui par Kigali, de préparer de nouvelles offensées vers Uvira et d’autres zones du Sud-Kivu. Les violences ont en effet redoublé depuis début 2025, faisant des milliers de victimes et aggravant une crise humanitaire déjà aiguë.
Prochaines étapes
Tous les regards sont désormais tournés vers la mise en œuvre concrète de cette déclaration. La communauté internationale, notamment les États-Unis et l’Union africaine, suivra attentivement le respect du calendrier établi et la bonne foi des différentes parties dans ce processus délicat mais essentiel pour la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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