Alassane Ouattara annonce sa candidature pour un quatrième mandat présidentiel en Côte d’Ivoire

par admin9775

Le président ivoirien Alassane Ouattara a officialisé ce mardi sa candidature pour un quatrième mandat lors d’une allocution télévisée, ravivant le débat sur le respect des limites constitutionnelles en Afrique. Cette annonce intervient cinq ans après avoir promis de ne pas se représenter en 2020 – promesse qu’il avait finalement rompue suite au décès de son dauphin Amadou Gon Coulibaly.

Un revirement justifié par « l’intérêt supérieur de la nation »
Le chef de l’État, âgé de 83 ans, a invoqué des circonstances exceptionnelles pour justifier sa décision : « La gestion des défis sécuritaires, économiques et monétaires actuels exige une expérience que seul mon bilan peut garantir », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant avoir « transcendé la parole donnée ».

Cette position s’appuie sur une interprétation controversée de la Constitution ivoirienne de 2016, qui limite théoriquement le nombre de mandats présidentiels. Le RHDP, parti au pouvoir, argue que le compteur constitutionnel aurait été « réinitialisé » par l’adoption de la nouvelle charte fondamentale.

Un scénario qui rappelle les dynamiques régionales
La situation ivoirienne s’inscrit dans une tendance ouest-africaine où plusieurs dirigeants ont contourné les limitations de mandats :

  • Au Sénégal, Macky Salu avait renoncé à un troisième mandat en 2024 après de vives protestations
  • Le Togolais Faure Gnassingbé entame en 2025 son 5e mandat consécutif
  • Le Guinéen Alpha Condé avait été renversé en 2021 après un 3e mandat contesté

« Cette décision place la Côte d’Ivoire dans le club des nations africaines où la personnalisation du pouvoir prime sur les institutions », analyse le politologue ivoirien Geoffroy-Julien Kouao.

Réactions politiques : entre soutien et accusations de forfaiture
L’annonce a immédiatement polarisé le paysage politique :

  • Le RHDP célèbre « une réponse à l’appel du peuple » (Mamadou Touré, ministre)
  • L’opposition dénonce « une violation flagrante de la Constitution » (Tidjane Thiam, PDCI)
  • Guillaume Soro (en exil) parle de « forfaiture démocratique »
  • Le FPI qualifie la candidature d’« illégale comme la précédente »

Enjeux pour la stabilité régionale
A trois mois du scrutin prévu en octobre, cette décision :

  1. Risque de raviver les tensions politiques comme en 2020 (85 morts lors des protestations)
  2. Interroge sur la pérennité du modèle démocratique ivoirien, pourtant présenté comme exemplaire
  3. Pourrait influencer d’autres dirigeants africains tentés par des prolongations controversées

Perspective
Alors que la CEDEAO peine à imposer ses standards démocratiques après les coups d’État récents au Sahel, le cas ivoirien teste à nouveau la résilience des institutions ouest-africaines face aux dérives mandataires. La communauté internationale, particulièrement la France et les États-Unis, suivra attentivement le processus électoral dans ce pays stratégique, premier producteur mondial de cacao et pilote économique de l’UEMOA.

Le prochain test : la capacité de l’opposition à former un front commun contre ce qui s’annonce comme une bataille juridique et politique majeure pour l’avenir constitutionnel de la Côte d’Ivoire.

Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online

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