Dans une tribune au titre provocateur, « 2028 : Fatshi va-t-il plier bagage ? », le député Steve Mbikayi, membre de l’Union Sacrée de la Nation, a vivement contesté les prédictions de l’opposition concernant la fin du mandat du Président Félix Tshisekedi en 2028, ouvrant un débat politique et constitutionnel de fond.
La sécurité nationale, argument central pour une éventuelle prolongation
Le principal argument avancé par l’élu est la situation sécuritaire. M. Mbikayi affirme qu' »il est illusoire et irresponsable de prétendre que le mandat du Président de la RDC prendra fin automatiquement en 2028″, au regard de l’occupation d’une partie du territoire national par des forces étrangères et des groupes armés. Pour étayer sa position, il établit un parallèle avec des pays en guerre comme l’Ukraine et la Syrie, où les chefs de l’État ont prolongé leur mandat en raison de l’impossibilité d’organiser des élections dans des conditions normales.
Il pousse même la réflexion en questionnant le concept même de mandat présidentiel : peut-il continuer à courir si le Président est empêché d’exercer sa souveraineté sur l’ensemble du pays ?
Une opposition qualifiée de « virtuelle » et sans poids
L’ancien ministre n’a pas épargné l’opposition congolaise, qu’il a qualifiée sans ambages de « bourgeoise, virtuelle et exilée ». Il oppose la ténacité des « 13 parlementaires » qui avaient défié le régime de Mobutu au siècle dernier, au prix de grands sacrifices, à l’action actuelle de l’opposition qu’il réduit à des discours sans substance, principalement distillés sur les réseaux sociaux.
Un appel à un débat de fond
Regrettant la pauvreté du débat public, Steve Mbikayi a appelé à un véritable affrontement d’idées entre acteurs politiques de poids. Il a déploré que l’espace médiatique soit aujourd’hui occupé par des « communicateurs » qu’il décrit comme de simples « griots », sous-entendant un manque de profondeur dans les discussions sur l’avenir du pays.
Cette tribune, qui intervient à plus de trois ans de la fin théorique du mandat présidentiel, semble être une première salve pour préparer l’opinion à un débat constitutionnel et politique sensible autour de la continuité de l’État en temps de guerre.
Par Pascal Kabeya
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