RDC-Rwanda : La signature d’un accord économique historique suspendue par Kinshasa

par admin9775

À la veille de parapher un accord économique historique, Félix Tshisekedi a dit non. Un refus qui secoue la diplomatie régionale et révèle une vérité crue : à Kinshasa, on ne vend plus la paix en Kivu contre des promesses de prospérité.

Dans les couloirs du Département d’État, on croyait avoir réussi le pari impossible. Après des mois de médiation, le Cadre d’intégration économique régionale (CIR) entre la RDC et le Rwanda était ficelé. La signature, prévue le lendemain matin, devait marquer un tournant historique. Mais au petit matin, le coup de théâtre : instruction formelle de la présidence congolaise. « On ne signe pas. »

La raison ? Une condition que Kigali qualifie de « prétexte médiatique ridicule » : le retrait de 90% des troupes rwandaises du sol congolais. Pourtant, à Kinshasa, cette exigence dépasse largement le simple effet d’annonce. Elle incarne une nouvelle doctrine : plus jamais l’économie avant la sécurité.

Le piège de l’intégration économique

Derrière les beaux discours sur la traçabilité des minerais et la coopération régionale, Kinshasa a compris le danger. Signer cet accord reviendrait à bénir le pillage en cours. À institutionnaliser sous couvert de légalité un commerce qui alimente la guerre. Un analyste résume la position congolaise : « Voulez-vous la paix ? Alors ne signez surtout pas cet accord avant le départ du dernier soldat rwandais. »

Kigali s’indigne, bien sûr. Son ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, tweet en cœur : les discussions économiques n’ont rien à voir avec la sécurité. Mais c’est précisément ce que Kinshasa refuse désormais : cette schizophrénie diplomatique qui voudrait qu’on puisse faire des affaires avec celui qui vous agresse.

Le réveil congolais

La décision de Tshisekedi est lourde de sens. Elle marque le rejet d’une certaine vision occidentale de la résolution des conflits, qui privilégie souvent les solutions économiques aux réalités politiques. Les États-Unis y voient un outil de stabilisation. Kinshasa y décèle un cache-misère dangereux.

En suspendant sa signature, le président congolais envoie un message clair à tous ses partenaires : la RDC n’est plus prête à sacrifier sa souveraineté sur l’autel des beaux principes économiques. La priorité n’est plus de rassurer les investisseurs, mais de reprendre contrôle de son territoire.

L’heure des choix

L’impasse actuelle est révélatrice d’un équilibre régional en mutation. Kigali ne peut plus compter sur la complaisance internationale. Washington doit revoir sa copie. Et Kinshasa, enfin, assume ses responsabilités en disant non.

La balle est maintenant dans le camp rwandais. Acceptera-t-il de retirer ses troupes pour débloquer l’accord économique ? Ou préférera-t-il maintenir une présence militaire devenue politiquement indéfendable ?

Une chose est sûre : le jeu a changé. La RDC vient de rappeler à tous que dans la grande bataille pour l’Est du Congo, l’économie ne passerera plus avant la souveraineté. Un coup de frein salutaire qui pourrait bien changer la donne.

Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online

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