Washington, 23 octobre 2025 – Le rapport « Duped! » de l’Oakland Institute accuse Washington et Kigali de sacrifier la souveraineté congolaise pour le contrôle des minerais stratégiques
Un rapport explosif de l’Oakland Institute, think tank américain indépendant, jette une lumière crue sur l’accord de « paix » entre la RDC et le Rwanda parrainé par les États-Unis en juin 2025. Intitulé « Duped! La Ruée pour les minéraux critiques en RDC », le document dénonce une « nouvelle forme de prédation économique déguisée en initiative diplomatique ».
Un accord « gagnant-perdant »
Selon les chercheurs, l’accord présenté comme une percée historique vers la paix dans l’Est de la RDC serait en réalité un levier pour « consolider le contrôle étranger sur les ressources stratégiques du Congo ». Le rapport décrit un scénario « gagnant-perdant » : une victoire pour le Rwanda et les multinationales américaines, une perte pour la RDC.
Frédéric Mousseau, co-auteur du rapport et directeur des politiques à l’Oakland Institute, affirme : « Indéniablement, l’implication des États-Unis dans les affaires congolaises a toujours été liée à un seul objectif : sécuriser l’accès aux minéraux critiques. »
Le blanchiment du coltan congolais pointé du doigt
L’une des révélations les plus accablantes concerne le commerce du coltan. Les données recueillies montrent que les exportations rwandaises de tantale vers les États-Unis ont été multipliées par quinze entre 2013 et 2018, malgré la production nationale limitée du Rwanda. Cette augmentation suggérerait un « blanchiment » à grande échelle de minerais congolais extraits illégalement.
Intégration régionale ou légitimation du pillage ?
Le rapport met en garde contre une « intégration économique » qui légitimerait un système d’exploitation bien établi. Les chercheurs y voient la continuité d’une politique américaine qui, « depuis la guerre froide, a constamment donné la priorité aux intérêts économiques par rapport à la justice et à la paix ».
Sonnette d’alarme
Les auteurs concluent que l’accord, présenté comme une solution à la guerre du M23, n’est qu’un « autre épisode du cycle d’exploitation qui étouffe le pays depuis des décennies ». Ils appellent la communauté internationale à une vigilance accrue face à ce qu’ils considèrent comme une mise en péril délibérée de la souveraineté congolaise au profit d’intérêts géostratégiques et économiques étrangers.
Ce rapport risque de relancer le débat sur la sincérité des initiatives de paix dans la région des Grands Lacs et sur les véritables motivations des puissances internationales impliquées dans la médiation du conflit.
Par Pascal Kabeya
CONGO PUB Online






