Alors que le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, ne cesse de rappeler que « la paix ne peut pas attendre », la réalité sur le terrain dans l’Est de la République démocratique du Congo démontre un fossé croissant entre les discours diplomatiques et la poursuite des hostilités.
Des combats qui s’intensifient
Ce samedi 1er novembre, les rebelles du M23 et les Wazalendo se sont à nouveau affrontés à Buabo, dans la chefferie d’Osso Banyungu (territoire de Masisi, Nord-Kivu). Selon des sources locales, après avoir pris le contrôle de Ndete la veille, les rebelles ont lancé une nouvelle attaque pour étendre leur zone d’influence, rencontrant une résistance féroce des groupes d’autodéfense.
Extension du conflit au Sud-Kivu
Dans la province du Sud-Kivu, les rebelles ont repris le contrôle des localités de Bwegerera, Irega et Katsoba, récupérant ainsi l’ensemble du groupement de Luhago sur le territoire de Kabare, perdu il y a une semaine seulement.
Un bilan humanitaire alarmant
Les combats restent intenses dans les territoires de Masisi, Walikale, Lubero et Rutshuru au Nord-Kivu, ainsi que dans les territoires de Kabare, Kalehe et Uvira au Sud-Kivu, déplaçant des centaines de milliers de civils. Les infrastructures sanitaires sont submergées et les attaques contre les populations civiles se multiplient.
L’échec des processus de paix
Pourtant, le 19 juillet 2025, une déclaration de principes avait été signée entre le gouvernement congolais et le M23 à Doha, saluée par António Guterres comme une « étape importante vers la désescalade, la paix et la stabilité ». Le secrétaire général de l’ONU avait alors lancé un message clair : « Faites taire les armes. Respecter la souveraineté de la RDC. Il n’y a pas de solution militaire. »
Des engagements non respectés
Mais sur le terrain, le constat est amer :
- Le retrait effectif des rebelles n’a pas été mis en œuvre
- Le cessez-le-feu reste extrêmement fragile
- Les violences contre les civils persistent, avec au moins 319 tués documentés entre le 9 et le 21 juillet 2025 dans le territoire de Rutshuru
Processus de Doha dans l’impasse
Les médiateurs qataris ont bien transmis un projet d’accord de paix aux deux parties, mais le calendrier initial n’a pas été respecté et la mise en œuvre est en train de faiblir. Les populations civiles restent exposées, sans garanties de sécurité ni reprise normale de l’autorité de l’État.
Ce décalage croissant entre les négociations internationales et la réalité du terrain soulève des questions fondamentales sur l’efficacité des processus de paix actuels et la volonté réelle des belligérants de déposer les armes.
Par Marius Bopenga
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