Le ministre du Commerce extérieur a proposé une révision des textes de sorte que tout candidat gouverneur en République démocratique du Congo puisse d’abord être député provincial et avoir habité dans la province les cinq dernières années, dans un post publié dimanche sur son compte X, consulté par l’ACP.
« Le Gouverneur est conçu ailleurs et ne vient devant l’Assemblée provinciale que pour la campagne et l’élection. A mon humble avis, une révision des textes est nécessaire et donc la loi sur la libre administration des provinces pour obliger tout candidat Gouverneur d’être d’abord un député provincial et d’avoir habité dans la province les 5 dernières années », écrit-il dans cette tribune.
Selon cet ancien chef de l’exécutif provincial du Nord-Kivu, le 1er avantage est d’avoir un gouverneur qui connait la province, ses problèmes, ses défis, ses priorités et qui exprime dès le départ, la volonté de travailler en province.
« Beaucoup de Congolais pensent que le niveau provincial est trop bas. Ils préfèrent se présenter à la députation nationale ou aux sénatoriales pour venir ensuite postuler comme Gouverneur. La logique cachée est que le centre d’intérêts est naturellement ailleurs », note-t-il.
Et de poursuivre : « Le 2ème avantage est de provoquer un exode urbain par la renaissance de l’intérêt pour les provinces. Les « élites » qui traînent à Kinshasa vont rentrer en provinces pour joindre leur expertise à celle qui y existe ».
« Mon passage de 21 ans (1998-2019) dans la territoriale conforte ma conviction que le pouvoir se trouve aussi en province et beaucoup l’ignorent. Kinshasa est un fourre-tout hétéroclite où coexistent intérêts financiers, promiscuité, pauvreté », renchérit-il.
Julien Paluku suggère par ailleurs, une autre révision des textes en ce qui concerne la notion de la « Motion » de défiance ou de censure.
A l’en croire, « dans la configuration actuelle de notre démocratie avec un niveau élevé de pauvreté, il faut innover. Ma proposition est de donner plus de responsabilité à la Cour des comptes et à l’Inspection Générale des Finances. En cas de faute de gestion, les bureaux des Assemblées provinciales saisissent ces structures spécialisées qui auront le pouvoir de vérifier et de déférer le fautif devant la justice, ce qui entraînera sa démission d’office ».
Cette démarche, estime-t-il, a pour avantage « d’éviter l’arbitraire et le chantage. Elle permet en outre aux gouverneurs de ne pas se comporter en électrons libres ou intouchables car l’épée de Damoclès reste suspendue sur eux. Cela permettra également aux députés provinciaux de se concentrer sur leurs missions traditionnelles : Représenter la population, Voter les Édits provinciaux qui traduisent les politiques publiques provinciales et Contrôler le gouvernement provincial. En effet, les chantages sur les exécutifs provinciaux les poussent à ne se limiter qu’à protéger leurs postes. D’où l’utilisation abusive des moyens financiers de la province. Dans ces conditions, le débat sur la pertinence ou non des ministres provinciaux devra s’ouvrir. L’existence du Sénat ou non devra faire l’objet des choix politiques au regard du régime politique à définir ».
Pour Docteur Paluku, la retenue des 40% à la source et la Caisse Nationale de Péréquation devront aussi faire l’objet de nouveaux débats.
Loin de lui l’idée de remettre en cause dans sa réflexion les institutions actuelles, cet ancien ministre de l’Industrie réalise que, 20 ans après le référendum de 2005, le peuple congolais est en droit de se poser des questions et d’évaluer ses décisions. « Même l’enfant né il y a 20 ans a subi des adaptations et des traitements pour survivre. Si les gouvernants, toutes Institutions confondues, tardent, depuis 2006, à exécuter collectivement les prescrits de la Constitution, ce qu’il y a un problème à identifier : l’homme ou le texte? La Nation doit en parler. Le copier-coller de l’Occident qui nous a trop aliénés s’exécute dans un environnement totalement différent. Tout repose sur la gouvernance politique et administrative », conclut-il.
Cet ancien gouverneur du Nord-Kivu reconnait certes, que l’architecture constitutionnelle depuis 2006 en RDC, dispose qu’un gouverneur est élu au sein ou en dehors de l’Assemblée Provinciale.
L’architecture constitutionnelle depuis 2006 dispose qu’un Gouverneur est élu au sein ou en dehors de l’Assemblée Provinciale. Voilà le premier biais car le plus souvent le Gouverneur est conçu ailleurs et ne vient devant l’Assemblée que pour la campagne et l’élection. A mon humble avis, une révision des textes est nécessaire et donc la loi sur la libre administration des provinces pour obliger tout candidat Gouverneur d’être d’abord un Député Provincial et d’avoir habité dans la province les 5 dernières années.
ACP