La Corée du Nord refuse tout contact avec les États-Unis, mais l’ONU a réussi à entamer des discussions avec Pyongyang sur le sort du soldat Travis King, un militaire américain entré de son propre fait en Corée du Nord.
Des « discussions » ont débuté entre l’ONU et Pyongyang concernant le soldat américain Travis King, qui serait détenu en Corée du Nord après y être entré illégalement le 18 juillet, a déclaré, lundi 24 juillet, le chef adjoint du commandement de l’ONU.
« Des discussions ont débuté avec l’armée populaire coréenne via le mécanisme de l’accord d’armistice », a déclaré le général Andrew Harrison lors d’un point de presse. Il faisait référence à l’accord ayant mis fin aux hostilités en 1953 après la guerre de Corée.
« Notre première préoccupation est le bien-être du soldat King », a déclaré le général, soulignant que l’incident faisait toujours l’objet d’une « enquête ».
Le général Harrison a précisé que l’accord d’armistice prévoyait un mécanisme permettant au commandement de l’ONU de communiquer avec l’armée nord-coréenne. Mais il s’est refusé à donner plus de détails, invoquant la « nature très délicate de ces négociations ». C’est une « situation difficile et complexe », a-t-il reconnu.
Pyongyang n’a de son côté fait aucun commentaire après cet incident. « Le Pentagone a tenté de joindre l’armée nord-coréenne pour s’informer de la situation de King mais n’a pas obtenu de réponse », a affirmé, jeudi, Matt Miller, un porte-parole du département d’État.
Le soldat a traversé la frontière « volontairement et sans autorisation »
Interrogé sur le fait de savoir si le soldat King était considéré par les deux parties comme ayant fait défection, le général Harrison a répondu que le commandement de l’ONU « n’a pas classé le soldat King comme autre chose qu’un simple soldat américain ». Il a ajouté qu’il ne parlerait jamais au nom de la Corée du Nord.
Travis King, soldat de deuxième classe engagé depuis 2021 âgé d’une vingtaine d’années, avait traversé le 18 juillet « volontairement et sans autorisation » la frontière entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, techniquement encore en état de guerre, à l’occasion d’une visite dans la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux pays.
Située en Corée du Nord, la zone démilitarisée se visite. La zone est administrée par l’ONU, mais il faut s’inscrire plusieurs semaines à l’avance en fournissant un passeport.
Mais la zone de sécurité commune (Joint Security Area – JSA) dans la « DMZ » est fermée depuis l’incident. Et il est probable qu’elle le restera dans un avenir proche, selon le général Harrison, qui a souligné qu’elle ne pourra « jamais être une simple destination touristique ».
Emprisonné deux mois après une bagarre alcoolisée en discothèque et une altercation avec la police locale à Séoul, et tout juste libéré de prison le 10 juillet, il avait été escorté à l’aéroport pour rentrer aux États-Unis en vue d’une audience disciplinaire.
Selon sa famille, le jeune homme âgé d’une vingtaine d’années souffrait d’être loin des siens et était très affecté par le décès d’un petit cousin.
France 24 via CONGO PUB Online