La Cité internationale de la langue française ouvre ses portes à Villers-Cotterêts dans le département de l’Aisne, est inaugurée ce lundi 30 octobre par le chef de l’État. Emmanuel Macron a choisi l’ancien château de François 1er où fut signée en 1539 l’ordonnance du même nom pour abriter cette cité d’un nouveau genre. C’est et ce sera le seul grand chantier du chef de l’État.
C’est le deuxième projet culturel le plus onéreux de l’État, après le chantier de Notre Dame de Paris. Le château de Villers Cotterêts refait à neuf dans les règles de l’art, à grands frais, aura coûté plus de 200 millions d’euros. La restauration du bâtiment de fond en comble aura mobilisé 600 ouvriers et artisans. Des orfèvres travaillant parfois nuit et jour pour faire renaître ce château.
Emmanuel Macron était candidat à la présidence de la république lorsqu’il passe par Villers Cotterêts en mars 2017. Il tombe sur ce château Renaissance laissé à l’abandon et promet d’en faire un haut lieu de culture. C’était une ruine à l’époque, fermée au public et en partie squattée.
Sept ans plus tard, il en a fait un lieu moderne, pour raconter l’histoire de cette langue qui fut imposée au pays par François Ier, puis à une partie du monde par l’aura culturelle de la France – le siècle des Lumières –, puis par la colonisation.
Dans un parcours pédagogique, ludique, interactif, avec beaucoup d’écrans, les visiteurs vont pouvoir appréhender cette histoire, à la fois politique et linguistique, qui fait du français une affaire d’État, le symbole du centralisme, et l’illustration de la plasticité de la langue qui ne cesse d’évoluer et de s’inventer dans le temps et dans la géographie.
Première étape de ce parcours de Villers-Cotterêts, un tableau des départs, comme dans un aéroport, vers tous les lieux de la francophonie. Cité, et non musée, car en ce château Renaissance se tiendront aussi des spectacles, des colloques, des résidences d’artistes, pour dire que le français est un outil de réflexion et de création. Quelque 200 000 visiteurs sont espérés par an.
Un projet ambitieux donc, mais aussi ambigu, car déjà ses détracteurs soupçonnent le chef de l’État de créer là un outil de puissance, de soft power – en français dans le texte –, au service de la politique de la France.
RADIO OKAPI via CONGO PUB Online