La guerre commerciale s’intensifie entre la Chine et les États-Unis. La Maison Blanche a annoncé, le mardi 14 mai 2024, une augmentation marquée des droits de douane appliqués à l’équivalent de 18 milliards de dollars sur les produits chinois
ciblant plusieurs secteurs. Il s’agit des semi-conducteurs, les voitures électriques ou encore les produits médicaux.
Cette décision a pour but de « protéger les entreprises et travailleurs américains » d’une concurrence jugée « déloyale », selon Washington.
Sont également concernés par ces nouveaux droits de douane près d’une dizaine de secteurs industriels considérés comme « stratégiques ».
Les droits de douane sur les voitures électriques sont passés de 25% à 100%.
Les autorités américaines semblent vouloir se prémunir contre des importations chinoises, même s’il est peu probable que cela porte un coup immédiat aux constructeurs automobiles chinois qui ne sont pas très présents aux Etats-Unis.
Il sied de noter que Washington fait passer les droits de douane visant l’acier et l’aluminium de 7,5% à 25%, tout comme pour les batteries, et ceux pour les semi-conducteurs de 25% à 50%, également appliqués désormais aux panneaux solaires et certains produits médicaux.
Les raisons avancées par Washington pour justifier cette augmentation de droits de douane
La Secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a récemment mis en garde contre la surcapacité de la Chine, qui risque de provoquer un afflux de produits à bas prix sur le marché mondial, ce qui pourrait avoir un impact sur les industries américaines en plein essor. Les mesures tarifaires s’inscriraient également dans le prolongement d’initiatives antérieures, telles que la récente enquête sur les risques pour la sécurité nationale posés par les technologies chinoises dans le domaine de l’automobile.
D’après la Directrice du Conseil national économique rattaché à la Maison Blanche, Lael Brainard, la Chine « finance sa croissance aux dépens des autres ».
Pour les économistes d’Oxford Economics,
ces droits de douane peuvent « renforcer les outils à disposition du Gouvernement pour accélérer la relocalisation ou le « friendshoring » (l’installation dans des pays géographiquement ou idéologiquement proches) de la production des secteurs considérés comme stratégiques », a jugé Emily Benson, chercheuse pour le CSIS, interrogée par l’AFP.
Pour certains observateurs, cette décision peut aussi être vue comme politique,
derrière les arguments économiques, taxer les produits chinois était en effet une idée du précédent Président Donald Trump qui avait imposé des droits de douane sur quelque 300 milliards de dollars de marchandises en provenance de Chine.
Le Gouvernement de Joe Biden avait entrepris un réexamen de ces mesures et la décision de ce dernier arrive au moment où le Président américain se prépare à affronter à nouveau son adversaire républicain lors de l’élection présidentielle de novembre 2024.
Réponse du berger à la bergère
En réaction, la chine met en garde les États-Unis après ce fort relèvement de ses droits de douane.
Pékin a prévenu que l’augmentation des droits de douane américains dans une dizaine de secteurs industriels, considérés comme « stratégiques », affecterait « gravement » les relations entre les deux superpuissances, a affirmé le ministère chinois de Commerce dans un communiqué, appelant les États-Unis « à revenir immédiatement sur leurs actions erronées et à annuler les mesures tarifaires supplémentaires contre la Chine ».
Exprimant sa « forte désapprobation », le ministère chinois de Commerce estime que
les États-Unis « politisent et instrumentalisent les dossiers économiques et commerciaux », y voyant un « cas typique de manipulation politique ».
Aussi, assure-t-il, « cette situation n’est pas en ligne avec l’esprit du consensus trouvé par les deux chefs d’État », ajoute le communiqué en faisant référence à la rencontre des Présidents Xi Jinping et Joe Biden l’an dernier.
Qu’à cela ne tienne, la Chine promet de prendre des mesures résolues pour défendre ses droits et ses intérêts.
Nadine FULA
ZOOM ECO via CONGO PUB Online