Le Nouveau Front populaire demande un effort aux milliardaires, le Rassemblement national veut rassurer sur les dépenses, et la majorité vante son côté « pro-business » : les représentants des principaux partis dans la course aux législatives passaient leur grand oral, jeudi 20 juin, devant les patrons.
Ces prises de parole avaient lieu au moment où le Premier ministre Gabriel Attal présentait le programme de la majorité et appelait les Français à le choisir comme Premier ministre. Il était en particulier interrogé sur la nécessité ou pas de faire campagne avec Emmanuel Macron compte tenu de l’animosité que le président suscite parmi les électeurs.
Devant les patrons, c’est l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, pour Horizons, qui a ouvert la série d’auditions salle Gaveau à Paris, en redisant son attachement à la politique en faveur des entreprises déployée par l’actuelle majorité présidentielle. « Il ne faut absolument pas changer la logique » de la politique « pro-business » mise en œuvre depuis 2017, a-t-il déclaré devant un large auditoire. Il faut « même aller plus loin », selon lui.
Le Nouveau Front populaire demande un « effort de patriotisme économique »
Il a été suivi par Éric Coquerel et Boris Vallaud pour le Nouveau Front populaire, qui ont défendu un programme accusé par l’exécutif d’être dispendieux et par le Medef, première organisation patronale, de proposer des mesures « dangereuses » pour l’économie tout comme celui du Rassemblement national.
Sur scène, Boris Vallaud a proposé un « pacte productif nouveau » unissant les travailleurs, les capitaines d’industries et les consommateurs. Critiqué pour les désaccords internes sur le chiffrage du programme, Éric Coquerel a promis « quelque chose d’homogène » d’ici à la fin de la semaine.
Pour le financer en partie, Boris Vallaud a réclamé devant les nombreux patrons réunis « un effort de patriotisme économique » aux milliardaires, « parce que vous avez bénéficié de nos écoles, parce que vous avez bénéficié de nos services publics, parce que vous avez bénéficié de nos subventions publiques et que nous sommes dans un moment de redressement national, de réarmement productif, d’affirmation de notre souveraineté », a-t-il lancé.
Jordan Bardella et Éric Ciotti côte à côte
Sur scène après la gauche, Jordan Bardella et Éric Ciotti sont apparus pour la première fois côte à côte depuis l’annonce de leur alliance – pour le Rassemblement national et ses partenaires. Bardella a dénoncé la « déraison budgétaire » du gouvernement et le « risque de décrochage économique ». Il a promis un audit des comptes publics pour y remettre « de l’ordre » et s’est engagé à supprimer « intégralement » la CVAE, un impôt de production qui pèse sur les entreprises – cette dernière mesure étant également défendue par la majorité.
Ces derniers jours, interrogé sur son programme économique, le Rassemblement national avait paru hésiter sur certaines de ses annonces concernant l’abrogation de la réforme des retraites et la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité. La suppression de la TVA sur les « produits de première nécessité » attendra « la rentrée », avait affirmé Jordan Bardella en début de semaine, et la réforme des retraites sera abrogée en donnant la priorité « aux carrières longues », « à partir de l’automne ».
RFI via CONGO PUB Online