Législatives en France: la majorité peut-elle se fracturer encore plus sur le «ni-ni»?

par Sam's Londele

Le premier tour des législatives a lieu dimanche 30 juin, mais déjà, c’est la question du second tour qui agite la majorité. Quelles consignes de vote faudra-t-il donner aux électeurs ? Dans quelles conditions les candidats du camp présidentiel devront-ils envisager de se désister pour l’un ou l’autre de leurs adversaires ? Un véritable casse-tête.

C’est la question à laquelle tout le monde essaie d’éviter de répondre pour le moment dans le camp d’Emmanuel Macron. Avant le premier tour, la ligne, c’est de ne pas trancher. Parler déjà de consignes de vote pour le second tour, c’est se mettre bien trop tôt dans une posture de défaite. Un candidat parisien balaie cette question : « Moi, je suis vraiment en campagne. On est là pour gagner », et il ajoute : « Les candidats voient tous le trou de souris ». Une manière de dire qu’ils veulent croire qu’ils ont une chance malgré un contexte particulièrement difficile et un rejet d’Emmanuel Macron qu’ils traînent comme un boulet dans la campagne.

Repousser à plus tard, c’est aussi un moyen d’éviter une question qui provoque des divisions internes. Le « ni-ni », ni extrême droite, ni extrême gauche, dans la ligne de la campagne du premier tour théorisée autour de trois blocs qui consiste à renvoyer dos-à-dos l’alliance RN-Ciotti et le Nouveau Front populaire radicalisé par LFI, ne fait pas l’unanimité. Déjà des voix se font entendre pour rejeter ce non-choix. Un ancien ministre candidat pour retrouver son mandat de député veut rester cohérent avec ses convictions : « Entre le RN et LFI, je choisis LFI… parce que le danger concret, c’est le RN qui risque d’avoir une majorité à l’Assemblée ». Pour lui, entre deux maux, il faut choisir le moins dangereux et ça doit aller jusqu’au désistement en faveur d’un candidat de gauche en cas de triangulaire au second tour.

« La peste et le choléra »

Mais pour d’autres, ça n’est pas si évident. Comme pour ce député qui estime qu’il s’agit de choisir entre « la peste et le choléra ». Il n’envisage pas une consigne de vote générale et encore moins des désistements systématiques, « il faudra regarder au cas par cas » quand les résultats du premier tour seront tombés. Les circonscriptions où la question sera vraiment épineuse, ce seront celles où il y aura des duels RN-LFI. Appeler à voter pour un socialiste ou un écologiste contre le RN ne devrait pas poser de problème, en revanche soutenir un candidat de Jean-Luc Mélenchon, c’est une autre affaire. Un barrage républicain, mais à la carte en quelque sorte.

Les chefs de la majorité vont donc avoir une décision difficile à prendre ? Choisir le « ni-ni » comme en 2022, ce qui de l’avis d’un député sortant avait déjà à l’époque « mis le bordel après le premier tour », paraît difficile. Le cas par cas se profile donc, mais il sera plus dur à justifier, car la situation politique a évolué, le RN est désormais véritablement aux portes du pouvoir. L’écologiste Marine Tondelier a compris qu’il fallait mettre la pression sur la majorité en demandant à rencontrer les chefs de Renaissance et de ses alliés pour qu’ils clarifient leur position sur le front républicain. Il est peu probable qu’ils le fassent avant dimanche soir.

RFI via CONGO PUB Online

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