Après plusieurs jours d’accalmie, les habitants de Gaza ont à nouveau passé une nuit sous le feu des bombardements. Les frappes israéliennes ont essentiellement touché mercredi 29 octobre le nord de l’enclave et la ville de Gaza. Alors que le bilan exact n’était pas encore connu, Donald Trump a assuré que le cessez-le-feu tenait toujours.
Israël et le Hamas s’accusent mutuellement d’avoir brisé la trêve, rapporte notre correspondante à Jérusalem, Frédérique Misslin. Benyamin Nétanyahu avait annoncé une riposte « puissante » après une attaque dans le sud de la bande de Gaza. Israël a annoncé mercredi matin la mort d’un soldat la veille au combat. Le Hamas dément toute responsabilité dans cette attaque.
Mahmoud Bassal, un porte-parole de la Défense civile a dénoncé « une violation claire et flagrante de l’accord de cessez-le-feu », déplorant une situation « catastrophique et terrifiante » à Gaza. De son côté, le président Donald Trump a assuré que « rien » ne compromettrait l’accord de cessez-le-feu qu’il a négocié entre Israël et le Hamas.
L’armée israélienne a annoncé dans la matinée un retour au cessez-le-feu dans la bande de Gaza. « Après une série de frappes au cours desquelles des dizaines de cibles terroristes et de terroristes ont été frappés », l’armée « a repris l’application du cessez-le-feu suite à sa violation par le Hamas », a annoncé un communiqué. L’armée a ajouté avoir visé « dans le cadre de ces frappes » 30 chefs de mouvements armés opérant dans le territoire palestinien.
Au moins une centaine de morts
Ce mercredi, la Défense civile et les hôpitaux de Gaza faisaient état d’un bilan de plus de cent morts. « Au moins 101 morts ont été transportés dans les hôpitaux, dont 35 enfants, plusieurs femmes et personnes âgées, à la suite des frappes aériennes israéliennes en moins de 12 heures », a déclaré le porte-parole de la Défense civile, une organisation de secours opérant sous l’autorité du Hamas, Mahmoud Bassal. Des sources dans cinq hôpitaux du territoire palestinien, qui ont reçu les victimes, ont confirmé le chiffre.
Plus tôt, de premiers chiffres faisaient état d’une soixantaine de personnes la nuit dernière, rapporte notre correspondant dans la bande de Gaza, Rami El Meghari. Un tiers était des enfants, a annoncé le ministère de la Santé du territoire. Des douzaines de personnes ont aussi été blessées.
À 6h00 TU, des frappes sporadiques se poursuivaient, selon des témoins. Les frappes ont touché la ville de Gaza à l’est et à l’ouest, mais aussi le nord de l’enclave à Beit Lahya. Elles ont aussi touché les camps de réfugiés du centre de la bande de Gaza. À Nusseirat, par exemple, huit membres d’une même famille sont morts dans un bombardement. Ils vivaient dans le camp de réfugiés.
Ces frappes ont été entendues à peu près partout dans la bande de Gaza. Elles inquiètent très sérieusement les Gazaouis qui ont vraiment peur, ajoute notre correspondant. Ils pensent cela pourrait mettre fin au cessez-le-feu et craignent le retour de la guerre, encore une fois.
Un cessez-le-feu fragile
Ce nouvel épisode de violences est le second après les frappes du 19 octobre menées, selon Israël, après une attaque contre ses soldats. Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a démenti avoir attaqué les troupes israéliennes et réaffirmé « son engagement envers l’accord de cessez-le-feu ».
Par ailleurs, contrairement à ce qui est prévu dans l’accord, le mouvement islamiste n’a pas encore rendu la totalité des dépouilles des otages décédés. Il en reste 13 dans l’enclave. La branche armée du Hamas a averti que « toute escalade entraverait la récupération des corps ».
La presse israélienne rapporte que l’armée envisage de s’étendre à nouveau au-delà de la ligne jaune sur des zones dont elle s’est retirée. Les prochaines heures seront décisives pour le territoire déjà ravagé par deux ans de guerre.
RFI






