Le gouvernement de la République démocratique du Congo a intensifié sa offensive contre les partis d’opposition liés à l’ancien président Joseph Kabila en suspendant les activités de l’Alliance des Travaillistes pour le Développement (ATD), dirigée par José Makila Sumanda. Cette décision intervient seulement quelques jours après la suspension du PPRD, créant un climat de tension politique accru.
Un arrêté ministériel aux accusations graves

L’arrêté signé ce mardi par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, justifie cette mesure par des « manquements graves » reprochés à José Makila, notamment sa participation au conclave des Forces politiques et sociales tenu à Nairobi sous l’égide de Joseph Kabila. Le document accuse l’ancien chef de l’État de participer au « mouvement insurrectionnel (AFC/M23) » et de faire « l’apologie du terrorisme ».
Des accusations détaillées

Le texte ministériel développe longuement ses griefs : « Le fait pour M. José Makila Sumanda de participer à cette association et de signer pour le compte de son parti constitue un acte d’adhésion à la philosophie d’agression du pays, partagée par M. Joseph Kabila Kabange ». L’arrêté fait référence à des déclarations d’un conseiller de Kabila affirmant que « les objectifs de la rébellion du M23/AFC sont les mêmes que ceux de Joseph Kabila ».
Fondement juridique invoqué
Le ministre Shabani s’appuie sur l’article 6 de la Constitution et la loi de 2004 sur les partis politiques, qui imposent le respect de l’unité nationale et interdisent toute activité à caractère militaire ou paramilitaire aux formations politiques.
Contexte de répression politique
Cette suspension s’inscrit dans une série de mesures récentes contre l’opposition :
- Suspension du PPRD la semaine dernière
- Signature officielle par le greffier Panzu Salah
- Notification par affichage au tribunal en l’absence de domicile connu du secrétaire permanent
Antécédents en avril
Déjà en avril dernier, le gouvernement avait suspendu le PPRD, accusant Joseph Kabila de « silence complice » face à l’agression rwandaise dans l’Est du pays. Le ministère de l’Intérieur avait alors dénoncé l’attitude « ambiguë » de l’ancien président, sénateur à vie.
Cette nouvelle suspension marque un durcissement significatif du pouvoir face à l’opposition, ravivant les débats sur l’espace démocratique en RDC et les limites de l’action gouvernementale contre les partis politiques.
Par Marius Bopenga
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