Au Bangladesh, la colère monte contre New Delhi, accusé de complicité avec Sheikh Hasina. Depuis le 5 août, l’ex-dirigeante du Bangladesh est réfugiée en Inde, après un soulèvement contre son régime autoritaire. Alors que beaucoup aimeraient la voir jugée, les Indiens sont accusés de la protéger, mais aussi de répandre de fausses nouvelles concernant un génocide hindou dans le pays.
Parmi les ennemis jurés des manifestants à Dacca : Sheikh Hasina mais aussi l’Inde, qui lui offre l’asile après l’avoir reçue en grande pompe à plusieurs reprises.
« Nous voulons un Bangladesh libre et démocratique, confie Tarequl Islam, coordinateur des Democratic Student Forces. Pour cela, les services secrets de notre voisin doivent arrêter de vouloir contrôler notre pays. L’Inde oppresse notre peuple, elle a toujours soutenu Sheikh Hasina, qui est sa marionnette. Désormais, l’Inde fait courir de fausses informations sur le Bangladesh. C’est intolérable ! »
Cet étudiant fait référence au supposé génocide contre les hindous au Bangladesh depuis le départ de Sheikh Hasina. Une théorie que le Premier ministre indien Narendra Modi relaie depuis dix jours. Une grande manifestation a eu lieu ce vendredi à New Delhi contre ce génocide, malgré l’absence de toute preuve en ce sens.
« Les minorités au Bangladesh sont plus sûres que les minorités en Inde, estime Zillur Rahman, du Center for Governance Studies, à Dacca. Il faut faire très attention aux conspirations venues de notre voisin qui croit encore que nous sommes ses vassaux. Le Bangladesh doit se tourner vers le bloc occidental pour réduire le potentiel de nuisance de l’Inde. »
Le chef du gouvernement intérimaire Muhammad Yunus choisit pour l’instant l’apaisement. Il a assuré à l’Inde que la protection offerte à Sheikh Hasina n’entamerait pas ses relations avec le Bangladesh. Mais dans les rues, la pression monte pour demander son extradition.
RFI via CONGO PUB Online