La Russie a revendiqué jeudi la prise d’un nouveau village vers Pokrovsk, ville ukrainienne convoitée par Moscou, et stratégique : il s’agit d’un nœud ferroviaire. De nombreux habitants se résolvent à quitter cette ville, qui a pourtant jadis accueilli les populations fuyant les premières incursions russes. Notre envoyé spécial Gulliver Cragg est allé à la rencontre de ces habitants. Découvrez son reportage.
Nous sommes à Mirnograd, près de Pokrovsk, en Ukraine. Oleksandr a fini par persuader sa mère, à la retraite, de quitter la ville. Mais lui ne partira pas tout de suite : « Mon travail est ici, ma maison aussi… Il y a toujours une vie ici. Mais on verra bien comment les choses évoluent », explique ce mineur.
D’abord réticents, les habitants de Pokrovsk sont désormais des centaines à partir chaque jour. Des trains d’évacuation assurent de nombreux trajets.
Leur état d’esprit se résume sans doute sur les lèvres d’une habitante rencontrée par France 24 : « Nous avons mis du temps à nous décider, mais à quoi bon attendre alors qu’on sait qu’on devra partir ? Il est grand temps de s’en aller, oui ».
À Pokrovsk, la vie suit son cours malgré tout. Avec une inquiétude pour toile de fond : l’armée russe n’est qu’à une dizaine de kilomètres. Les soldats ukrainiens s’attendent à un combat long et périlleux pour garder le contrôle de ce nœud stratégique.
Pokrovsk a déjà été maintes fois ciblée par des frappes russes, mais aujourd’hui la ville s’attend à une attaque russe d’une envergure beaucoup plus importante, comme celles qu’ont déjà subi Bakhmout ou Marioupol.