La Russie a tiré jeudi matin un missile intercontinental sur l’Ukraine, une première depuis le début son invasion en 2022, a affirmé Kiev. Une accusation qui intervient après l’utilisation mardi et mercredi par l’Ukraine de missiles américains et britanniques à longue portée pour frapper en profondeur le territoire russe, une première là aussi dans le conflit.
La Russie a tiré jeudi 21 novembre un missile balistique intercontinental lors d’une attaque sur la ville de Dnipro dans le centre-est de l’Ukraine, une première depuis le début son invasion en 2022, a accusé l’armée de l’air ukrainienne.
Ce type d’armement est un vecteur de la dissuasion nucléaire russe, et a une portée de milliers de kilomètres. Il peut être aussi équipé d’une charge conventionnelle.
Son usage, s’il est confirmé, marque une nouvelle escalade, alors que la Russie avait dit préparer une réponse « appropriée » au recours par l’Ukraine à des missiles occidentaux en territoire russe, ce que Moscou avait qualifié de ligne rouge.
« Un missile balistique intercontinental a été lancé depuis la région russe d’Astrakhan » dans le sud-ouest de la Russie, a indiqué l’armée de l’air dans un communiqué.
« C’est la première fois. Nous n’avons pas jamais eu ce genre de missiles avant », a de son côté précisé à l’AFP une source au sein de cette armée. Il est « évident » que le missile ne portait pas de charge nucléaire, a-t-elle ajoutée.
Missiles Storm Shadow
Le Kremlin a refusé de commenter cette accusation. « Je n’ai rien à dire sur ce thème », a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé par des médias à ce sujet lors d’un briefing quotidien.
Il a également affirmé que la Russie ferait le « maximum d’efforts » pour éviter une guerre nucléaire, après une révision de la doctrine russe qui élargit la possibilité d’utiliser l’arme atomique, en pleine tension entre Moscou et l’Occident autour du conflit en Ukraine.
« Nous avons souligné que, suivant notre doctrine, la Russie adopte une position responsable afin de faire le maximum d’efforts pour ne pas permettre un tel conflit », a déclaré le porte-parole.
Le ministère russe de la Défense a pour sa part annoncé jeudi avoir abattu « deux missiles de croisière ‘Storm Shadow’ de fabrication britannique » tirés par l’Ukraine et qui visaient son territoire, sans préciser le lieu ni le moment de cette interception.
Des médias britanniques avaient annoncé mercredi que Kiev avait utilisé pour la première fois ces missiles longue portée après avoir obtenu l’autorisation de Londres.
Mardi déjà, l’Ukraine avait utilisé pour la première fois des missiles américains ATACMS, d’une portée de 300 km, contre une installation militaire dans la région russe de Briansk.
Certains pays occidentaux fournissaient des missiles à longue portée à l’Ukraine mais n’autorisaient pas leur usage en territoire russe.
Mercredi, plusieurs ambassades occidentales, dont celle des États-Unis, ont fermé provisoirement pour la journée en raison d’un risque d’une importante attaque russe. L’ambassade américaine avait mis en garde contre une « possible attaque aérienne significative » sur l’Ukraine, sans donner de détails.
FRANCE 24 via CONGO PUB Online