Depuis l’occupation de Goma et de Bukavu par le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par des forces étrangères, les promesses de stabilité et de sécurité faites aux habitants se sont rapidement effondrées. Malgré leur prise de contrôle, le M23 n’a pas réussi à rétablir l’ordre dans ces deux villes stratégiques de l’est de la RDC. Bien au contraire, l’insécurité, les pillages et la peur dominent le quotidien des populations civiles.
Un Contexte d’Occupation Contestée :
Le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda selon des rapports des Nations Unies, a pris le contrôle de Goma le 27 janvier dernier, avant d’étendre son influence vers Bukavu. Ces villes, capitales provinciales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, sont des centres économiques et politiques majeurs de la région. Cependant, l’occupation n’a pas apporté la paix promise. Au lieu de cela, elle a plongé les habitants dans un chaos grandissant.
L’Insécurité Grandissante :
- Pillages et Criminalité :
- Les témoignages des habitants de Goma et de Bukavu sont unanimes : l’insécurité a atteint des niveaux alarmants. « Le soir, personne n’ose sortir. Les pillages sont devenus monnaie courante, et il n’y a personne pour nous protéger », explique un habitant de Goma sous couvert d’anonymat.
- Les forces du M23, censées maintenir l’ordre, sont accusées de se livrer à des exactions et de ne pas patrouiller efficacement. L’absence de policiers et de forces de sécurité régulières a créé un vide sécuritaire exploité par des criminels.
- Absence de Patrouilles Efficaces :
- Un chef local de Bukavu confie : « Les militaires du M23 ne patrouillent pas. Ils sont visibles uniquement autour de leurs positions stratégiques, mais ils ne protègent pas la population. » Cette absence de présence sécuritaire a permis à des groupes armés opportunistes de semer la terreur.
- Flambée de Violence :
- Depuis l’occupation, les cas de violences contre les civils, y compris des violences sexuelles, ont augmenté. Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent une situation humanitaire catastrophique, avec des milliers de déplacés et des familles déchirées.
Une Économie à l’Arrêt :
L’occupation par le M23 a également paralysé l’économie locale. Les banques et les institutions financières sont fermées, les échanges commerciaux sont perturbés, et les marchés fonctionnent au ralenti. « L’argent ne circule plus. Les commerçants ont peur de rouvrir leurs boutiques, et les prix des denrées de base ont explosé », explique un commerçant de Bukavu.
À Goma, l’aéroport reste fermé, isolant davantage la ville et empêchant l’acheminement de l’aide humanitaire et des marchandises. Cette situation aggrave la précarité des habitants, déjà confrontés à une inflation galopante et à une pénurie de produits essentiels.
Un Bilan Humain Alarmant :
Les hôpitaux de Goma et de Bukavu sont débordés. Les blessés de guerre affluent, mais les stocks de médicaments s’épuisent rapidement en raison des difficultés d’approvisionnement. Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme : « Si rien n’est fait, nous risquons une catastrophe sanitaire », prévient un responsable de Médecins Sans Frontières (MSF).
Par ailleurs, les écoles ont rouvert, mais les cours sont perturbés par l’insécurité et le manque de moyens. Les enfants, déjà traumatisés par les violences, voient leur avenir compromis.
L’Échec du M23 à Rétablir l’Ordre :
Malgré ses promesses, le M23 n’a pas réussi à sécuriser Goma et Bukavu. Au contraire, son occupation a exacerbé les tensions et créé un climat de peur. Les habitants, désillusionnés, attendent désespérément une solution durable. « Nous voulons juste retrouver une vie normale. Mais avec le M23, c’est impossible », lance une mère de famille à Bukavu.
Les analystes soulignent que l’échec du M23 à sécuriser ces villes est lié à son manque de légitimité et à son incapacité à gouverner. « Le M23 est perçu comme une force d’occupation étrangère. Il n’a pas le soutien de la population, et cela explique en partie son échec », explique un expert en sécurité régionale.
L’occupation de Goma et de Bukavu par le M23 a plongé ces villes dans une crise profonde. Au lieu de ramener la paix, le groupe rebelle a exacerbé l’insécurité, paralysé l’économie et aggravé les souffrances des populations civiles. Alors que les habitants espèrent une sortie de crise, la communauté internationale et les autorités congolaises doivent agir rapidement pour rétablir l’ordre et protéger les civils.
MN
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