Le samedi 1er mars, deux figures de l’opposition en République démocratique du Congo (RDC), Mike Mukebayi et Seth Kikuni, ont bénéficié d’une liberté conditionnelle. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une grâce présidentielle plus large, confirmée par le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, sur son compte X (anciennement Twitter). Le ministre a également annoncé que le processus de libération se poursuivrait dans toutes les prisons du pays à partir du dimanche 2 mars.
La libération de ces deux opposants de la prison centrale de Makala, à Kinshasa, intervient deux semaines après un appel lancé par la plateforme Mouvement radical pour le changement, dirigée par Franck Diongo et Jean-Claude Mvuemba. Ces derniers avaient formulé une demande en ce sens dans leur cahier de charges remis aux évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC). Ces institutions religieuses mènent depuis plusieurs mois des consultations dans le cadre du « Pacte social pour la paix et le vivre ensemble dans les Grands Lacs », une initiative visant à apaiser les tensions politiques et sociales dans la région.
Seth Kikuni, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018, avait été arrêté le lundi 2 septembre par des agents de l’Agence nationale de renseignement (ANR). Ses proches avaient dénoncé une « détention arbitraire », soulignant les préoccupations concernant le respect des droits humains et des libertés politiques en RDC. Quant à Mike Mukebayi, ancien député provincial de Kinshasa, il avait été arrêté quelques mois avant Kikuni, dans un contexte marqué par une répression accrue contre les voix critiques du gouvernement.
Ces libérations, bien que partielles, sont perçues comme un geste d’apaisement dans un climat politique tendu. Elles surviennent dans un contexte où les acteurs politiques et la société civile réclament davantage de dialogue et de réformes pour garantir une démocratie inclusive et respectueuse des droits fondamentaux. Cependant, les conditions attachées à ces libérations, ainsi que la poursuite du processus de grâce présidentielle, restent à surveiller de près, notamment en ce qui concerne leur impact sur la stabilité politique et les libertés individuelles en RDC.
Cette initiative pourrait également être interprétée comme une réponse aux pressions internes et externes pour améliorer la gouvernance et les droits de l’homme en RDC, dans un pays où les tensions politiques et les défis sécuritaires persistent.
MN
CONGO PUB Online