Dans le cadre des efforts de modernisation du système judiciaire et de la mise en œuvre des recommandations issues des états généraux de la justice, le comité des réflexions sur la réforme de l’architecture judiciaire a entamé des travaux en collaboration avec des législateurs et des experts constitutionnalistes. L’objectif principal est de créer un tribunal spécial financier, une institution dédiée à la répression des crimes économiques, des délits financiers et de la corruption, ainsi qu’à la promotion de la transparence dans la passation des marchés publics.
Cette initiative intervient dans un contexte où la lutte contre la corruption et les malversations financières est devenue une priorité pour de nombreux États, notamment dans un environnement économique mondialisé où les flux financiers illicites et les pratiques opaques menacent la stabilité des institutions et la confiance des citoyens. Le futur tribunal aura donc pour mission de renforcer l’efficacité de la justice dans ces domaines sensibles, tout en contribuant à la refondation de l’État de droit.
Lors d’une séance de travail tenue le lundi 3 mars, Jacques Ndjoli, rapporteur de l’Assemblée nationale et acteur clé de ce processus, a insisté sur l’importance de déposer un texte législatif conforme à la Constitution. Ce texte, qui servira de base juridique à la création du tribunal, devra être examiné en priorité dès la rentrée parlementaire du 15 mars. Selon M. Ndjoli, cette réforme s’inscrit dans une démarche globale de restructuration de l’appareil judiciaire, visant à répondre aux attentes des citoyens en matière de transparence, d’équité et de lutte contre l’impunité.
La création de ce tribunal spécial financier s’inscrit également dans une dynamique internationale, où de nombreux pays ont mis en place des institutions similaires pour faire face aux défis posés par la criminalité financière transnationale. En dotant le pays d’un outil judiciaire spécialisé, les autorités entendent non seulement renforcer la lutte contre la corruption, mais aussi améliorer le climat des affaires et restaurer la confiance des investisseurs et du public dans les institutions.
En somme, cette réforme représente une étape majeure dans la modernisation du système judiciaire. Elle témoigne d’une volonté politique de s’attaquer aux racines de la corruption et des délits économiques, tout en renforçant les fondements de l’État de droit. Le dépôt du texte législatif et son examen au Parlement seront des moments clés à suivre, car ils détermineront la faisabilité et l’efficacité de cette nouvelle institution dans les mois et les années à venir.
MN
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