Ces derniers temps, le président rwandais Paul Kagame, connu pour son calme et sa sérénité, a surpris par des sorties médiatiques jugées excessives, voire ridicules. Loin de se limiter à des critiques politiques, Kagame s’en prend désormais à la personne même du président congolais Félix Tshisekedi, remontant jusqu’à son passé pré-présidentiel. Hier alliés et frères, les deux hommes échangent aujourd’hui des insultes et des attaques personnelles, alimentant une polémique qui dépasse les frontières de leurs pays.
L’une des déclarations les plus virulentes de Kagame a enflammé les réseaux sociaux : « Un homme qui était incapable de faire correctement son travail de livreur de pizzas en Belgique est devenu président du Congo. » Ces propos ont suscité une vague d’indignation, notamment pour le mépris affiché envers la profession de livreur de pizzas. Sur la toile, nombreux sont ceux qui ont rappelé l’adage : « Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens. » D’autres ont souligné que plusieurs figures historiques et politiques ont eu des débuts modestes : Lula da Silva, ancien président brésilien, était cireur de chaussures ; Narendra Modi, Premier ministre indien, vendait du thé dans les trains ; et même Kagame lui-même, selon certaines sources, aurait été vendeur d’œufs dans les rues de Kampala. Un internaute rwandais n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler à Kagame que son épouse était serveuse, ajoutant une touche d’ironie à cette polémique.
La toile s’est emparée de ces attaques pour les pimenter davantage. Certains internautes ont comparé le parcours de Tshisekedi à celui du roi David, un berger devenu roi, tandis que d’autres ont ironisé sur le passé de Kagame, évoquant les « cadavres derrière lui » et le sang versé lors de son ascension au pouvoir. « Si les deux regardent derrière eux, Kagame voit du sang, et Tshisekedi voit des pizzas. Qui aura peur ? », a lancé un utilisateur. D’autres encore ont rappelé que des figures comme Hitler (peintre), Zelensky (comédien) ou Joseph Kabila (kadogo) ont également eu des parcours atypiques avant d’accéder au pouvoir. « C’est une bassesse de juger un homme par son passé », ont-ils dénoncé.
Cette polémique met en lumière les tensions persistantes entre les deux dirigeants, exacerbées par les sanctions internationales imposées au Rwanda pour son implication dans l’instabilité en RDC. Kagame, visiblement irrité par ces sanctions et la suspension d’une partie de l’aide au développement, semble tenir Tshisekedi pour responsable de ses déboires. Il accuse ce dernier de ne pas respecter ses engagements, affirmant que Tshisekedi revient souvent sur les accords conclus, créant un climat de méfiance. « Vous pouvez être dans une salle avec Félix Tshisekedi, vous négociez, vous vous mettez d’accord, mais dès qu’il quitte la salle, il change tout », a-t-il déclaré.
Pourtant, cette escalade verbale inquiète les observateurs de la région des Grands Lacs. Alors que le processus de Luanda, visant à apaiser les tensions entre les deux pays, est relancé, ces attaques personnelles risquent de compliquer les efforts de réconciliation. « Kagame est descendu trop bas. Les insultes ne sont pas à la hauteur de la sphère où il se trouve », a commenté un internaute, appelant à un retour au calme.
Enfin, cette polémique soulève une question plus large : celle du mépris des métiers modestes. « Sans les livreurs de pizzas, l’Occident perdrait 10 % de son économie annuelle », a rappelé un utilisateur, dénonçant une mentalité qui dévalorise les petits métiers. « Traiter ces travailleurs comme de la merde est une preuve de la noirceur de certaines mentalités », a-t-il ajouté.
Alors que les tensions entre Kagame et Tshisekedi atteignent un nouveau cap, la question reste posée : comment les deux dirigeants pourront-ils surmonter ces écarts de langage et travailler ensemble pour la stabilité de la région ? La toile, elle, continue de débattre, entre indignation, ironie et espoir d’une résolution pacifique.
Auteur : MN
Source : CONGO PUB Online