Le général Brice Clotaire Oligui Nguema a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle gabonaise avec un score écrasant de 90,35% selon les résultats provisoires annoncés dimanche 13 avril par le ministère de l’Intérieur Ce militaire de carrière qui dirigeait le Gabon depuis le coup d’État du 30 août 2023 contre Ali Bongo devient ainsi le nouveau président pour un mandat de sept ans.
Un produit du système Bongo

Né en 1975 à Ngouoni dans le Haut-Ogooué Brice Oligui Nguema est un pur produit de l’appareil sécuritaire bongoïste Formé à l’Académie royale militaire de Meknès au Maroc il intègre dès ses 25 ans la garde rapprochée d’Omar Bongo dont il devient l’aide de camp pendant huit ans jusqu’à la mort du patriarche en 2009.
Un parcours en dents de scie

Après une période d’éloignement comme attaché militaire au Maroc puis au Sénégal il revient en grâce en 2019 pour prendre la tête des services de renseignement de la Garde républicaine Son coup d’État du 30 août 2023 mettant fin au règne contesté d’Ali Bongo serait né selon plusieurs sources d’une rivalité avec l’entourage du président déchu notamment sa femme Sylvia et son fils Noureddin.
Une transition sous contrôle

Après avoir promis de « rendre le pouvoir aux civils » Oligui Nguema a habilement manœuvré pour se poser en seul recours possible Une nouvelle constitution adoptée par référendum en novembre 2024 et des conditions d’éligibilité drastiques ont écarté ses principaux concurrents potentiels.
Le nouveau président cultive une image d’homme du peuple renonçant au salaire présidentiel se montrant proche des traditions tout en reprenant les codes du pouvoir bongoïste Son slogan de campagne « C’BON » jouant sur ses initiales BCON résume cette ambivalence entre continuité et rupture apparente.
Les défis à venir

Si les grands travaux lancés pendant la transition (nouvel aéroport port en eau profonde) et la rhétorique patriotique ont séduit Oligui Nguema devra maintenant faire face aux attentes concrètes des Gabonais en matière d’emploi de lutte contre la corruption et d’amélioration des conditions de vie.
Avec cette élection le Gabon tourne une page de son histoire tout en maintenant nombre des codes politiques hérités des 56 années de règne des Bongo La communauté internationale observe désormais comment ce nouvel homme fort parviendra à concilier héritage et promesses de renouveau.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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