Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a franchi une étape importante dans la lutte contre les flux financiers illicites avec l’installation officielle du Comité National de Mise en Œuvre des Sanctions Financières Ciblées (CONASAFIC). Cet organe stratégique, placé sous l’autorité directe du Ministre des Finances, représente une avancée majeure dans le dispositif de sécurité financière du pays.
Le CONASAFIC aura pour mission principale d’appliquer les sanctions financières internationales relatives au financement du terrorisme et à la prolifération des armes de destruction massive. Son champ d’action couvrira notamment le gel des avoirs des personnes et entités concernées, conformément aux résolutions des Nations Unies et aux engagements internationaux de la RDC.
Outre la mise en œuvre des mesures restrictives, le comité sera chargé d’émettre des avis techniques sur les demandes de dégel d’avoirs et de maintenir à jour les outils nécessaires à l’application effective des sanctions. Cette mission s’inscrit dans le cadre plus large de la protection du système financier national contre les risques de blanchiment d’argent et de financement d’activités illicites.
La création du CONASAFIC répond à plusieurs objectifs stratégiques :
- Renforcer la conformité de la RDC avec les standards internationaux en matière de lutte contre le financement du terrorisme
- Améliorer la coordination entre les différentes institutions financières et judiciaires du pays
- Protéger l’intégrité du système bancaire congolais
- Favoriser la coopération internationale dans la lutte contre les réseaux criminels transnationaux
Dans son fonctionnement, le comité collaborera étroitement avec la Cellule Nationale de Renseignement Financier (CENAREF), la Banque Centrale du Congo et les autorités judiciaires. Cette approche multisectorielle vise à garantir une application efficace et cohérente des mesures de sanction.
Cette initiative démontre la détermination des autorités congolaises à combattre les menaces financières qui pèsent sur la stabilité du pays et de la région. Elle s’inscrit dans la droite ligne des engagements pris par la RDC auprès des instances internationales de régulation financière.
Les observateurs notent que la mise en place de ce dispositif pourrait avoir des retombées positives sur la réputation financière internationale de la RDC, tout en contribuant à la lutte contre les groupes armés actifs dans l’est du pays. Les prochaines semaines devraient voir les premières actions opérationnelles du comité, avec la publication éventuelle de listes d’entités sanctionnées.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
CONGO PUB Online