Face à la crise économique et sécuritaire que traverse la République démocratique du Congo, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) persiste dans son combat pour une rationalisation des finances publiques. Florimond Muteba Tshitenge, président du conseil d’administration de l’ODEP, a présenté ce lundi 28 avril 2025 des propositions concrètes visant à réduire substantiellement le train de vie de l’État.
Réforme des rémunérations présidentielles
L’organisation propose un nouveau barème salarial pour les plus hautes fonctions :
- Président de la République : 5 000 USD mensuels nets (contre environ 13 500 USD actuellement)
- Premier ministre : 6 000 USD mensuels (plafond maximal)
- Fonctionnaires : échelle de 300 à 6 000 USD
« Cette modération s’inspire des pratiques internationales », argumente M. Muteba, citant les exemples du président français (8 000 €) et du dirigeant chinois (moins de 3 000 €).
Rationalisation de la liste civile
L’ODEP suggère une réduction drastique :
- Budget annuel proposé : 2,4 millions USD (200 000 USD/mois)
- Soit une diminution de 80% par rapport aux 12 millions USD actuels
- Fin de la prise en charge des dépenses familiales présidentielles
Optimisation des structures présidentielles
Les propositions incluent :
- Simplification du cabinet :
- 1 directeur de cabinet
- 1 directeur adjoint
- 6 collèges spécialisés (économie, sécurité sociale…)
- Redéploiement des compétences :
- Transfert du complexe agricole de Kaniama Kasese au ministère concerné
- Réduction de la maison militaire et civile
- Restructuration du secrétariat général
Réforme gouvernementale
L’ODEP préconise :
- Un gouvernement resserré de 10 ministères maximum
- Une adéquation avec les capacités productives du pays
- Une meilleure allocation des ressources publiques
Justifications et enjeux
Ces mesures visent à :
- Libérer des ressources pour les secteurs prioritaires (sécurité, social)
- Instaurer une gestion plus vertueuse des finances publiques
- Créer une administration résiliente aux changements politiques
- Restaurer la confiance des partenaires internationaux
L’ODEP, actif depuis 2019 sur ces questions, espère voir ces recommandations intégrées dans le cadre des réformes structurelles promises par le gouvernement. La balle est désormais dans le camp des décideurs politiques pour traduire ces propositions en actions concrètes.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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