Le lieutenant-général Johnny Luboya N’kashama, gouverneur militaire de la province de l’Ituri, est revenu à Bunia ce jeudi 1er mai 2025 après trois semaines de travail à Kinshasa. Ce déplacement, ordonné par le commandement suprême des forces armées, avait pour objectif d’évaluer la situation sécuritaire dans la province et de définir de nouvelles stratégies pour consolider la paix.
À son arrivée à l’aéroport national de Murongo, le gouverneur militaire a été accueilli par les membres du comité provincial de sécurité. Devant la presse, il a dressé un bilan positif de l’évolution sécuritaire en Ituri, soulignant que quatre des cinq territoires de la province sont désormais pacifiés. Seule la zone de Djugu, particulièrement sa partie ouest et ses localités minières, continue de poser des défis sécuritaires.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont renforcé leur présence jusqu’à Galayi, réduisant ainsi l’influence des groupes armés. Le gouverneur a salué la résilience de la population iturienne, affirmant que cette dernière aspire clairement à la paix.
Le lieutenant-général Luboya a profité de son retour pour lancer un appel aux groupes armés encore actifs dans la région, notamment ceux de la Convention de la Révolution Populaire (CRP), un mouvement lié à Thomas Lubanga. Ce groupe a récemment mené des attaques contre les positions des FARDC dans le village de Nyamamba.
« Prendre les armes contre l’État est une voie sans issue. Ces jeunes n’ont rien à y gagner. Il est temps qu’ils reviennent à la raison et participent au développement de l’Ituri », a déclaré le gouverneur. Il a cité l’exemple du chef Kawah, aujourd’hui engagé dans le processus de paix à Kinshasa, comme preuve qu’une réintégration est possible.
Le gouverneur militaire a également encouragé les jeunes de la province à faire preuve de patriotisme et à rejeter la violence. Son message rejoint celui récemment exprimé par Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia, qui avait appelé les habitants à devenir des artisans de la paix.
Ce retour du gouverneur met fin à une période d’incertitude pour la population iturienne, qui s’était inquiétée de son absence prolongée. Les autorités entendent maintenant poursuivre les efforts pour stabiliser définitivement la province, avec un accent particulier sur les zones encore instables et sur la relance économique des régions sécurisées.
Les prochaines étapes consisteront en un renforcement des opérations militaires dans les dernières poches de résistance, la poursuite du dialogue avec les groupes armés et la mise en œuvre de programmes de réinsertion pour les combattants qui déposent les armes. La population attend désormais des actions concrètes pour consolider les progrès réalisés et garantir une paix durable dans la région.
Par José Lumbala, correspondant à Bunia
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