Lors d’une déclaration récente, Kikaya Bin Karubi, émissaire et conseiller spécial de l’ancien président Joseph Kabila, a présenté une analyse particulière de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. Il a notamment mis en avant des différences fondamentales entre les motivations du mouvement M23 actuel et celles de sa première version en 2012-2013.
Dans ses propos, l’ancien ambassadeur a affirmé que les objectifs poursuivis par le M23 aujourd’hui seraient radicalement différents de ceux du mouvement qui avait été vaincu en 2013. Selon lui, la nature et les motivations du groupe armé auraient connu une évolution significative au fil des années.
Plus surprenant encore, Bin Karubi a déclaré que Joseph Kabila partagerait aujourd’hui certains objectifs avec le M23 actuel, tout en précisant qu’il ne fallait pas confondre ces orientations avec celles du M23 de 2013. Cette affirmation ouvre plusieurs pistes d’interprétation quant aux possibles convergences entre l’ancien chef de l’État et le mouvement rebelle.
Cette prise de position intervient dans un contexte politique particulièrement sensible où les autorités congolaises accusent régulièrement le Rwanda de soutenir le M23, tandis que Joseph Kabila maintient une posture critique à l’égard du gouvernement Tshisekedi. Parallèlement, la communauté internationale intensifie ses efforts de médiation dans la région.
Les déclarations de Bin Karubi pourraient avoir plusieurs conséquences. Elles risquent notamment de raviver les tensions entre l’opposition kabiliste et le pouvoir en place, tout en alimentant le débat sur les véritables motivations du M23 actuel. Cette situation pourrait également complexifier le paysage politique congolais à l’approche des prochaines échéances électorales.
Les analystes politiques soulignent l’importance de décrypter précisément les « objectifs communs » évoqués par Bin Karubi, ainsi que la nécessité de comprendre l’évolution idéologique réelle du M23. L’impact de ces déclarations sur le fragile processus de paix en cours dans la région reste à évaluer.
Ce développement politique survient alors que les tensions persistent dans l’Est du pays, avec des répercussions importantes sur les relations régionales et la stabilité nationale. La situation continue d’être suivie avec attention par les observateurs internationaux.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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