À l’issue de la 52e réunion du Conseil des ministres, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a tiré la sonnette d’alarme sur le désordre persistant aux frontières de la RDC (aéroportuaires, terrestres et lacustres), dénonçant des tracasseries illégales qui nuisent à l’économie et à l’image du pays.
Un constat accablant : corruption et anarchie aux frontières
Le Chef de l’État a révélé avoir reçu de multiples plaintes d’opérateurs économiques et de voyageurs confrontés à des pratiques illicites (extorsion, contrôles abusifs) de la part d’agents non habilités. Ces abus, contraires à l’ordre opérationnel instauré par le gouvernement, entravent la fluidité du commerce et discréditent les institutions.
« La résurgence de ces dérives compromet nos réformes et l’autorité de l’État. Cela doit cesser immédiatement », a-t-il déclaré, exigeant un retrait sans délai des services non mandatés.
Mesures drastiques : audit et purge en 15 jours
Pour rétablir l’ordre, le Président a ordonné :
- Un audit ciblé des services présents aux frontières, sous la coordination du Vice-Premier ministre de l’Intérieur.
- Le retrait immédiat des agents et structures non conformes au décret 036/2002 (qui limite les services frontaliers à 4 organismes : DGDA, OCC, DGM et Hygiène publique).
- Des sanctions contre les fonctionnaires corrompus ou hors cadre légal.
Un rapport conjoint avec des propositions de réorganisation est attendu sous 15 jours, intégrant les impératifs de sécurité nationale, dans un contexte marqué par des tensions sécuritaires.
Un décret jamais appliqué depuis 2002
Malgré le décret de 2002 clarifiant les acteurs habilités aux frontières (Douanes, Migration, Contrôle et Hygiène), des services parallèles continuent d’opérer en toute illégalité. Le gouvernement accuse ces dysfonctionnements de favoriser la contrebande et de décourager les investisseurs.
Une réforme cruciale pour l’économie
Cette purge s’inscrit dans la volonté de Tshisekedi d’assainir le climat des affaires, conformément à ses promesses de gouvernance rigoureuse. Les ministres concernés (Intérieur, Défense, Transports, Commerce) devront rendre des comptes sur la mise en œuvre des directives.
« Seuls un contrôle transparent et une administration disciplinée restaureront la confiance aux frontières », a conclu la présidence.
Les prochains jours révéleront si cette fermeté se traduira par des actions concrètes sur le terrain.
Par Marius Bopenga
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