Alors que le procès de l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba se poursuit devant la Cour de cassation, la défense a adopté une stratégie offensive en demandant la comparution de plusieurs hautes personnalités, dont la Première ministre Judith Suminwa. Cette requête, si elle est acceptée, marquerait un moment historique dans la justice congolaise.
Une audience cruciale prévue le 4 août
La prochaine audience du lundi 4 août s’annonce déterminante, avec la possible audition de nombreux témoins clés. Le ministère public compte faire entendre plusieurs hauts responsables administratifs liés à la gestion budgétaire et aux marchés publics au sein du ministère de la Justice, notamment :
- Le Directeur général ad intérim de la Cellule de gestion des marchés publics (CMP)
- Le Secrétaire général du ministère de la Justice
- La Directrice chargée du service pénitentiaire
- Le Secrétaire permanent de la cellule de gestion des marchés publics
- Le Secrétaire général du ministère des ITPR
- Le Directeur général de Frivao
- Le gestionnaire de l’immeuble abritant la société Zion
La défense élargit le champ des responsabilités
L’équipe de défense de Constant Mutamba, poursuivi pour détournement présumé de 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani, a demandé la comparution d’une liste impressionnante de personnalités :
- Le chef de division provinciale de la justice à Kisangani
- La Première ministre Judith Suminwa
- L’ancienne ministre de la Justice Rose Mutombo
- Le Secrétaire exécutif de la CENAREF
- L’Inspecteur général des finances Jules Alingete
- Le ministre des ITPR
- Le chef du département de génie civil de l’Université de Kinshasa
- Le responsable du Guichet Unique
- L’actuel inspecteur de l’IGF
- Le ministre des Sports
Un procès aux multiples enjeux
Cette stratégie de la défense vise à démontrer que les actes reprochés s’inscrivaient dans un cadre institutionnel plus large et impliquaient plusieurs niveaux de responsabilité. La Cour de cassation a déjà rejeté ce mercredi 30 juillet l’exception d’inconstitutionnalité soulevée par les avocats de Mutamba, qui contestait la procédure d’autorisation par l’Assemblée nationale.
Une affaire suivie de près
Ce procès, qui intervient dans un contexte où la lutte contre la corruption est présentée comme une priorité du quinquennat, suscite un vif intérêt dans l’opinion publique et la classe politique. La possible comparution de la Première ministre Judith Suminwa donnerait à cette affaire une dimension politique inédite.
La prochaine audience du 4 août pourrait donc marquer un tournant décisif dans ce dossier complexe, où se mêlent enjeux judiciaires, politiques et de gouvernance. Tous les regards sont désormais tournés vers la Cour de cassation, qui devra statuer sur ces demandes de témoignages exceptionnelles.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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