La deuxième audience du procès de l’ancien président Joseph Kabila s’est déroulée ce jeudi 31 juillet 2025 devant la Haute Cour militaire de Kinshasa, marquant une étape cruciale dans cette affaire judiciaire sans précédent en République démocratique du Congo. L’ancien chef de l’État, déchu de son immunité parlementaire en mai dernier, fait face à des accusations extrêmement graves qui pourraient redéfinir les standards de justice dans le pays.
L’audience a été marquée par la projection pendant plus d’une heure d’éléments multimédias à charge, comprenant des déclarations publiques de Joseph Kabila, des témoignages clés et des rapports internationaux. Parmi les pièces présentées figuraient une interview de l’ancien président en anglais où il semblait soutenir les aspirations du mouvement rebelle M23, ainsi qu’un rapport des Nations unies qualifiant les violences dans l’est du Congo de « crimes contre l’humanité ».
La procédure a pris une nouvelle dimension avec l’entrée en scène des provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri comme parties civiles. Ces régions, directement affectées par les conflits armés, réclament désormais réparation pour les préjudices subis. Maître Richard Bondo, avocat représentant les parties civiles, a souligné la solidité des preuves présentées, précisant que leur authenticité n’avait jamais été contestée par la défense.
Malgré l’absence notable de Joseph Kabila et de ses avocats, la Haute Cour militaire a décidé de poursuivre les débats, conformément à la procédure judiciaire congolaise. Les juges ont accordé un délai d’une semaine aux parties civiles pour examiner en détail les milliers de pages constituant le dossier, fixant ainsi la prochaine audience au 7 août 2025.
Ce procès historique, qui examine des accusations allant de la trahison à des crimes contre l’humanité en passant par l’apologie du terrorisme, représente un test majeur pour le système judiciaire congolais. Il pourrait établir un précédent important dans la lutte contre l’impunité des plus hautes sphères du pouvoir et marquer un tournant dans la quête de justice pour les victimes des conflits dans l’est du pays.
Les observateurs nationaux et internationaux suivent avec attention le déroulement de cette affaire qui dépasse le cadre strictement judiciaire pour toucher aux équilibres politiques et à la mémoire collective de la nation congolaise. La prochaine audience promet d’être déterminante dans l’évolution de ce procès qui pourrait bien redéfinir les standards de responsabilité politique en RDC.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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