L’absence de Martin Fayulu dans le gouvernement Suminwa II interroge

par admin9775

La publication de la composition du gouvernement Suminwa II dans la nuit du 11 au 12 juillet 2024 a confirmé une absence notable : celle de Martin Fayulu, pourtant pressenti pour incarner l’ouverture vers l’opposition souhaitée par le président Tshisekedi. Cette absence suscite des interrogations sur les dynamiques politiques en cours et révèle des fractures persistantes au sein de l’échiquier politique congolais.

L’homme est resté constant et conditionne son accompagnement à la gestion de Tshisekedi par un dialogue sincère, sa rencontre avait pour objectif de recommander à Félix Tshisekedi de consulter les prélats. Quant à la Primature, il a dit sans ambiguïté qu’il n’accepterait une telle offre qu’à l’issue d’un dialogue véritablement inclusif. Il est temps de mettre fin à cette diabolisation stérile. L’homme est resté constant et conditionne son accompagnement à la gestion de Tshisekedi par un dialogue sincère, tel que l’avait dit Prince EPENGE à la presse.

Un refus justifié par des principes ou un calcul politique ?

Prince Epenge, porte-parole de la coalition Lamuka/ADDCongo, a justifié cette absence par des motifs idéologiques : « On n’entre pas au gouvernement par peur, intimidation ou chantage. Tout rassemblement doit conduire au progrès, pas au blocage. » Selon lui, Fayulu aurait refusé par « patriotisme et conviction », estimant que participer à ce gouvernement reviendrait à légitimer une stratégie de « dialogue différé » qu’il juge dangereuse pour la stabilité du pays.

Cependant, une partie de l’opinion y voit plutôt un paradoxe. En effet, Fayulu avait initialement appelé ses partisans à boycotter les élections, avant de manifester, en dernière minute, une volonté de collaboration avec le pouvoir. Ce revirement aurait pénalisé certains de ses partisans, désormais exclus du jeu politique faute de candidatures déposées à temps.

Les conséquences financières et stratégiques pour Lamuka

L’absence au gouvernement prive le mouvement Lamuka d’un levier important :

  • Ressources financières : En Afrique, les postes gouvernementaux permettent souvent de renflouer les caisses des partis. Or, Lamuka dépend aujourd’hui majoritairement de financements externes.
  • Influence réformatrice : Certains partisans de Fayulu espéraient qu’en intégrant l’exécutif, il pourrait impulser des réformes structurelles « de l’intérieur », notamment sur la transparence électorale ou la gouvernance.

Un premier test pour la cohésion du gouvernement Suminwa

L’exclusion (ou l’auto-exclusion) de Fayulu pose question sur la réelle volonté d’inclusivité affichée par Tshisekedi. Si le président a réussi à attirer d’autres figures de l’opposition, comme Adolphe Muzito (Budget), l’absence du leader de Lamuka risque d’alimenter les critiques sur un dialogue national tronqué.

À suivre :

  • La réaction des partenaires internationaux, qui soutiennent généralement les gouvernements d’union large.
  • La capacité de Fayulu à maintenir la pression depuis l’extérieur du système.
  • Les premières décisions du Premier ministre Suminwa, qui devra prouver que son gouvernement peut fonctionner malgré cette polarisation persistante.

Si Prince Epenge présente ce refus comme un acte de résistance patriotique, d’y voir aussi un calcul politique erratique qui isole un peu plus Lamuka. Les prochaines semaines diront si cette absence affaiblit Fayulu… ou au contraire, en fait un recours incontournable pour toute sortie de crise.

Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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