Alors que le procès de l’ancien président Joseph Kabila entre dans sa phase finale, Néhémie Mwilanya Wilondja, ancien chef de cabinet et proche allié de l’ex-chef de l’État, a rompu le silence pour exprimer sa profonde préoccupation quant aux répercussions de cette affaire sur la cohésion nationale.
Dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, M. Mwilanya a averti : « Les blessures infligées aujourd’hui avec légèreté risquent d’être profondes et difficiles à guérir demain ». Son message intervient alors que la Haute Cour militaire de Kinshasa poursuit les audiences de ce procès historique ouvert depuis juillet 2025.
Une mise en garde solennelle
L’ancien dignitaire a estimé qu’au-delà de la procédure judiciaire, c’est l’image même de la République qui est en jeu. Il a dénoncé ce qu’il qualifie d' »instrumentalisation de l’identité » à l’égard de Joseph Kabila, rappelant que l’ancien président reste le fils de Laurent-Désiré Kabila, considéré comme un héros national, et que sa famille proche est toujours en vie.
« Instrumentaliser l’identité d’un ancien chef d’État, fils d’un héros national, dont la mère, les frères et les sœurs sont encore en vie, à des fins purement politiques, constitue une grave offense à la République », a-t-il affirmé.
Des demandes de réparation sans précédent
Les parties civiles ont formulé des demandes de réparation financière exceptionnellement élevées :
- Le gouvernement congolais réclame près de 25 milliards de dollars
- Les provinces du Sud-Kivu, Ituri et Nord-Kivu exigent 21 milliards supplémentaires
- Une saisie des avoirs bancaires de l’ancien président est également demandée
Le procureur général de l’armée doit présenter son réquisitoire ce vendredi à la mi-journée, marquant ainsi le début de la conclusion de ce procès historique.
Un plaidoyer pour l’apaisement
Par ces propos, l’ancien chef de cabinet rejoint la position des proches de M. Kabila qui dénoncent depuis le début une procédure à motivation politique. Son intervention souligne les craintes d’une polarisation durable de la vie politique congolaise et appelle à une réflexion sur les conséquences à long terme de ce procès historique.
La Haute Cour militaire doit maintenant rendre sa décision dans une affaire qui dépasse le cadre strictement judiciaire pour toucher aux équilibres politiques fondamentaux de la nation congolaise.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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