Une onde de nostalgie et d’inquiétude traverse Bukavu et sa région. Sur les réseaux sociaux, dans les lieux de discussion, une interrogation persiste : où sont passées ces dynamiques de transformation qui semblaient enfin promettre un avenir meilleur ?
Du territoire de Kabare aux hauteurs de Bagira, de l’axe routier vers Goma à la liaison avec Uvira, les traces d’un élan brisé sont partout visibles. Une ambition collective, portée par les autorités provinciales, avait donné corps à de multiples projets : réfection des voies de circulation, modernisation des artères urbaines, désenclavement des zones agricoles, amélioration des infrastructures aéroportuaires. La province semblait s’être engagée sur la voie du progrès.
L’effondrement d’une dynamique prometteuse
La rupture fut brutale. L’irruption de groupes armés a tout remis en cause. Au-delà des chantiers à l’arrêt, c’est toute la vie sociale et économique qui s’est paralysée.
Les initiatives culturelles et éducatives ont été suspendues, privant la jeunesse de perspectives d’épanouissement. Les projets de formation à l’étranger ont été annulés, les familles n’ayant plus les moyens d’investir dans l’avenir de leurs enfants. Les récits se multiplient sur les violences et les spoliations qui ont détruit des vies et des carrières promises.
L’amère réalité du présent
Aujourd’hui, le constat est sans appel. L’espoir a cédé la place au désenchantement. La population, qui espérait une consolidation des avancées, doit composer avec de nouvelles taxes, un système financier défaillant et une économie locale asphyxiée.
La question fondamentale n’est plus seulement celle de la reprise des travaux, mais celle de la reconstruction de la confiance et de la relance des aspirations d’une génération entière. Le Sud Kivu reste en attente de retrouver sa trajectoire de développement et sa capacité à rêver.
Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online