Le Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a lancé une attaque sans précédent contre l’ancien président Joseph Kabila, l’accusant d’être le véritable « chef de guerre » derrière la rébellion du M23 et jugeant « inadmissible » sa demande de dialogue national dans le contexte actuel.
Des accusations graves
Lors d’un briefing presse tenu ce mardi, le ministre Shabani a déclaré : « Monsieur Kabila, ancien Président de la République Démocratique du Congo ne peut pas se permettre aujourd’hui de dire que Kinshasa ne favorise pas le dialogue pendant que lui-même a pris les armes contre la République ».
Le ministre a été sans équivoque : « Toute personne sérieuse qui suit la crise sécuritaire connaît qui est la personne derrière cette crise, quel rôle joue Monsieur Kabila dans cette crise : il en est le chef de guerre ».
Un réquisitoire implacable
Le Vice-Premier ministre a dressé un bilan accablant des conséquences de la rébellion : « Vous ne pouvez pas prendre les armes pour réclamer un dialogue, vous ne pouvez pas tuer des milliers [de personnes], faire déplacer des millions de Congolais, les faire vivre pendant plus de trois ans autour de Goma dans des conditions difficiles ».
Shabani a également rappelé l’impact sur le processus démocratique : « Les territoires de Masisi et Rutshuru n’ont pas connu les élections de 2023 à la suite de l’action de Monsieur Joseph Kabila ».
Le dialogue, une prérogative présidentielle
Ces déclarations interviennent alors que le président Félix Tshisekedi a réaffirmé lors du deuxième congrès de l’Union sacrée pour la nation (USN) qu’aucune initiative de dialogue ne pouvait se faire en dehors de sa propre initiative.
La position du gouvernement contraste avec les appels multiples au dialogue lancés par l’opposition et la communauté internationale, notamment à la veille de rencontres pouvoir-opposition et M23 prévues en Afrique du Sud sous l’égide de l’ancien président Thabo Mbeki.
Une escalade verbale significative
La virulence des accusations portées par un membre éminent du gouvernement contre l’ancien chef de l’État marque une escalade significative dans la crise politique congolaise, réduisant davantage les perspectives de dialogue entre les différentes parties prenantes à la crise.