Le village de Ntoyo, près de la zone minière de Manguredjipa (territoire de Lubero, Nord-Kivu), a été le théâtre d’un massacre de grande ampleur perpétré par les rebelles des ADF/ISCAP. Selon un bilan provisoire, 71 civils ont été tués – un chiffre qui pourrait encore s’alourdir – lors d’une attaque d’une rare brutalité survenue mercredi soir.

Déroulement de l’attaque : une veillée mortuaire transformée en cauchemar
Vers 22h, les assaillants ont encerclé le village alors qu’un groupe d’habitants assistait à une veillée mortuaire. Ils ont ouvert le feu et égorgé à l’arme blanche des dizaines de personnes, semant la terreur et la désolation. « C’était l’enfer. Ils tiraient sur tout ce qui bougeait et achevaient les blessés à la machette », témoigne un survivant sous couvert d’anonymat.

Intervention militaire et bilan humain
L’intervention des forces conjointes FARDC-UPDF stationnées à Manguredjipa a permis de repousser les assaillants et d’éviter un drame encore plus grave. Cependant, le bilan reste lourd :

• ✅ 71 corps déjà retrouvés à Ntoyo
• ✅ 18 morts recensés dans les villages de Fotodu et Avey (territoire de Beni)
• 🔴 Nombreux disparus, dont des femmes et des enfants

Silence des autorités et colère des populations
Le mutisme des autorités nationales et de la communauté internationale face à cette tragédie suscite incompréhension et colère. La société civile locale dénonce un « abandon coupable » et craint une aggravation de la situation sécuritaire dans la région.

Réaction gouvernementale : Suminwa appelle à la solidarité
Dans un communiqué publié aujourd’hui, la Première ministre Judith Suminwa a exprimé sa « compassion aux familles endeuillées » et salué « le courage des survivants ». Elle a réaffirmé l’engagement du gouvernement à :
1️⃣ Garantir la sécurité des populations civiles
2️⃣ Poursuivre les responsables devant la justice
3️⃣ Bâtir un avenir pacifique pour tous les Congolais

« Toute la Nation partage votre douleur et votre résilience face à l’adversité », a-t-elle déclaré, appelant à une cohésion nationale face à la terreur.

Une urgence sécuritaire et humanitaire
Cette attaque relance le débat sur l’efficacité des mesures de sécurité dans l’Est de la RDC. Malgré la présence des forces congolaises et ougandaises, les ADF continuent de frapper avec une sauvagerie croissante.

Par Paul Kambale, correspondant à Beni
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