Procès Kabila : Les avocats de la République renoncent à la peine de mort et requièrent la perpétuité

par admin9775

Le procès pour haute trahison de l’ancien président Joseph Kabila, jugé par contumace par la haute Cour militaire, a connu un revirement spectaculaire ce vendredi. Les avocats de la République ont surpris l’assistance en renonçant à requérir la peine capitale contre l’accusé, optant plutôt pour la réclusion criminelle à perpétuité. Une décision à forte portée symbolique et politique.

Une stratégie procédurale et mémorielle

Lors de cette audience de réouverture, Me Jean-Marie Kabengela, l’un des conseils de la partie civile, a justifié ce choix avec une argumentation percutante : « Ne le condamnez pas à mort. Condamnez-le à la prison à vie, afin qu’il puisse recevoir la visite des rescapés et se mesurer aux conséquences de ses actes. » Une position qui dépasse le cadre strict du droit et s’ancre dans une volonté de confrontation historique avec les victimes présumées de son régime.

Témoins absents, accusations renforcées

Initialement prévue pour entendre trois témoins clés, l’audience a finalement dû se poursuivre sans leur comparution. Leurs avocats ont invoqué d’importantes « contraintes sécuritaires », affirmant que leur protection n’avait pas pu être garantie. Me Richard Bondo a toutefois assuré que leurs déclarations écrites, « pléthoriques et déjà largement connues », suffisaient à étayer l’accusation.

Cette absence n’a pas affaibli la détermination des procureurs. Bien au contraire, elle a servi de tremplin à une escalade rhétorique et juridique.

La nationalité au cœur de l’accusation

L’un des moments les plus polémiques de la journée a été la remise en cause radicale de la nationalité congolaise de Joseph Kabila. Les avocats de la République ont affirmé, preuves et témoignages à l’appui, que l’ancien président était en réalité de nationalité rwandaise. « Il n’y a aucun doute que Kabila est un Rwandais et qu’il a gouverné le Congo comme un espion », a martelé Me Kabengela.

Sur cette base, la partie civile a demandé à la Cour de modifier le chef d’accusation de « haute trahison » en celui d’« espionnage » – un crime réservé aux étrangers agissant pour le compte d’une puissance étrangère. Pour étayer cette thèse, les conseils se sont appuyés sur les déclarations de plusieurs figures politiques de premier plan, dont Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Vital Kamerhe, et sur les écrits d’auteurs tels qu’Honoré Ngbanda.

Des réparations colossales et une ligne dure maintenue

Conséquence de cette requalification, les dommages et intérêts réclamés ont été considérablement revus à la hausse : plus de 30 milliards de dollars, contre 24 millions initialement. Les avocats ont également exigé la confiscation de tous les biens de l’ancien chef de l’État, accusé d’avoir « fragilisé les fondements mêmes de la souveraineté nationale ».

Dans ce tourbillon stratégique, le ministère public est resté inflexible. Fidèle à son réquisitoire initial, l’auditeur général des FARDC a maintenu sa requête de peine de mort sans circonstances atténuantes, pour complicité directe avec les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.

Verdict sous dix jours

Après ces débats intenses, la haute Cour militaire a mis l’affaire en délibéré. Son arrêt, attendu dans un délai de dix jours, déterminera non seulement le sort juridique de Joseph Kabila, mais marquera aussi un moment décisif dans l’histoire judiciaire et politique de la République Démocratique du Congo. Un pays tout entier retient son souffle.

Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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