À l’occasion de la 80ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a prononcé un discours marquant, appelant à un multilatéralisme revitalisé comme réponse indispensable aux crises mondiales. Il a également saisi cette tribune pour dénoncer avec fermeté l’agression dont est victime l’est de son pays.
Un plaidoyer pour un multilatéralisme d’action
D’entrée de jeu, le chef de l’État a situé le débat : « Le multilatéralisme n’est plus une option, mais une exigence incontournable. » Tout en réaffirmant son attachement à l’idéal des Nations Unies, il a pointé les « défis systémiques » qui éprouvent la crédibilité et la capacité d’action de l’organisation. Face aux conflits armés, au dérèglement climatique et aux menaces transnationales, il a appelé à une « réponse collective et concertée ».
La RDC, illustration tragique de l’échec sécuritaire
Le Président Tshisekedi a ensuite dressé un tableau sans concession de la situation dans l’est de la RDC, qu’il a présentée comme une « illustration tragique » de la résurgence des « vieux démons » que sont les agressions armées et les guerres de prédation. Il a fustigé une guerre qui « dépasse depuis longtemps les seules dimensions militaires ou géopolitiques » pour se muer en « entreprise prédatrice » visant à « piller nos ressources, effacer notre mémoire collective et détruire nos communautés ». Il a évoqué sans détour « tous les marqueurs d’un génocide » et pointé du doigt l’armée rwandaise et le M23.
Des conditions non négociables pour la paix
Sur le plan des solutions, le Président a été catégorique. Il a exigé le « retrait des troupes rwandaises, la fin de leur appui au M23 et le retour de l’autorité de l’État congolais sur toutes les zones occupées », les qualifiant de « conditions non négociables pour une paix véritable ». Il a lancé un appel pressant aux Nations Unies pour « la stricte application » de l’accord de Washington et de la résolution 2773 du Conseil de sécurité, avertissant : « Tant que ces décisions ne seront pas exécutées, le sang des innocents continuera de couler. »
La jeunesse, pilier de l’avenir national
Tourné vers l’avenir, le discours a mis en avant le rôle central de la jeunesse congolaise. Le Président a présenté la Politique nationale de la jeunesse comme une vision stratégique visant à faire des jeunes les acteurs centraux du développement, de la justice et de la paix. « Investir dans la jeunesse, c’est investir dans la paix durable », a-t-il déclaré.
Un siège non permanent pour une contribution active
Enfin, Félix Tshisekedi a rappelé la future responsabilité de la RDC, qui siégera au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent pour la période 2026-2027. Il a promis une participation « constructive et holistique », centrée sur la paix, la sécurité et la prévention des conflits, avec l’ambition de contribuer à la réforme du système de sécurité collective onusien.
Par ce discours, le Président Tshisekedi a positionné la RDC comme un acteur responsable et déterminé sur la scène internationale, défendant à la fois les intérêts vitaux de son peuple et les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies.
Par Marius Bopenga
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