Le projet de réhabilitation des routes nationales RN5 et RN30 à Uvira, dans l’est de la RDC, rencontre d’importantes difficultés qui ralentissent son avancement. Lancé en septembre et financé par l’État, le chantier est freiné par l’insécurité, des problèmes d’expropriation et des défis logistiques.
Selon des acteurs locaux, les travaux sont perturbés par des embouteillages chroniques, la destruction d’une partie du port de Kalundu par les eaux du lac Tanganyika, et le non-paiement des indemnités aux habitants dont les maisons sont situées sur le tracé de la future route.
Un responsable de la société civile a également dénoncé un manque de rigueur dans le suivi du chantier et des accusations de non-respect de l’emprise officielle de la route, notamment au niveau d’un site classé.
Un projet stratégique aux multiples freins
Lancé officiellement en septembre pour désenclaver cette ville frontalière, le chantier de 10 km est confronté à une réalité terrain complexe. À Kalundu, l’érosion du lac Tanganyika a endommagé les infrastructures portuaires, tandis qu’à Mulungungu, les embouteillages paralysent régulièrement le chantier.
L’expropriation, épine dans le pied du projet
Le point de tension le plus vif reste l’indemnisation des populations. « Si l’État veut faire passer la route sur les habitations, ces dernières doivent être indemnisées pour leur survie », plaide Emmanuel Adebu Pascal, un coordinateur de la société civile. L’absence de dédommagement bloque la démolition de maisons situées sur l’emprise prévue pour la route.
Un suivi de chantier pointé du doigt
Au-delà des problèmes logistiques, la société civile dénonce un manque de rigueur dans le suivi, accusant l’entreprise EIS-EKA de ne pas respecter le tracé officiel et d’empiéter sur un site classé. Ces retards, ajoutés au contexte d’insécurité dans l’est du pays, exacerbent l’impatience des habitants qui voient dans ce projet une promesse de mobilité et de prospérité encore non tenue.
Malgré le contexte sécuritaire difficile, marqué par le pillage d’engins de chantier, les autorités se veulent rassurantes sur la poursuite du projet, tandis que la population s’impatiente face aux retards.
Par Marc Kabido, correspondant à Uvira
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