Washington, Kigali, Kinshasa, Doha et l’Union africaine viennent de donner le feu vert vert à un plan contre les FDLR. Entre espoirs de paix et scepticisme, le temps presse face à la reprise des combats.
Enfin du concret ? Pour la première fois, le « Concept des Opérations », ce plan visant à désamorcer la bombe de l’Est de la RDC, est officiellement sur la table. Après des mois de tensions, de réunions secrètes et d’accusations, les cinq acteurs principaux – Kinshasa, Kigali, Washington, Doha et l’Union africaine – sont sortis du bois le 1er octobre. Leur objectif affiché : en finir avec les FDLR, séparer les combattants et faire reculer le Rwanda.
La preuve par les actes
Le compte à rebours est lancé. Avant le 15 octobre, la première phase doit débuter. Sur le papier, tout est prévu : analyser, localiser, sensibiliser. Le partage d’informations est la clé de voûte. « Nous avons déjà transmis nos informations, affirme le ministre rwandais Olivier Nduhungirehe. Nous attendons que Kinshasa fasse de même. » Le ton est posé, courtois, mais la pression est palpable. La confiance, cette denrée rare, se construira – ou se brisera – sur ces premiers échanges.
L’urgence sur le terrain
Pendant que les diplomates peaufinent leur « Concept », le grondement des armes continue. À Walikale, comme ailleurs au Nord-Kivu, la guerre ne s’est pas arrêtée pour attendre Washington. Cette réalité sanglante rappelle une évidence : sans un accord politique avec le M23, tout effort militaire risque d’être vain. Comme le soulignait un participant sous couvert d’anonymat, il est impératif d’accélérer le processus de Doha. Massad Boulos, à la Maison Blanche, ne s’y est pas trompé : Doha est la « dernière pièce du puzzle ».
Le verdict arrive en octobre
Tous les regards se tournent désormais vers deux dates. La semaine du 6 octobre, pour la reprise des négociations à Doha. Et les 21-22 octobre, pour la première réunion du Mécanisme conjoint de coordination. Cette instance, où se côtoieront militaires et espions congolais et rwandais, sera le véritable baromètre de ce processus. Sa mission est sans équivoque : traquer, identifier et localiser les FDLR pour les neutraliser.
L’espoir est permis, mais il est fragile. Le « Concept » est une feuille de route. Reste à savoir si les généraux et les politiques auront le courage de la suivre. La population de l’Est du Congo, elle, n’attend plus des mots, mais des actes.
Par Pascal Kabeya
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