La Banque Centrale du Congo (BCC) a opéré un virage majeur dans sa politique monétaire en réduisant son taux directeur de 750 points de base, le ramenant de 25% à 17,5%. Le taux des facilités de prêt marginal passe quant à lui de 30% à 21,5%.
Cette décision, intervenue mardi 7 octobre, fait suite à l’amélioration des indicateurs macroéconomiques : l’inflation est retombée à 7,8% en glissement annuel et le franc congolais s’est apprécié de 11,6% sur le marché officiel.
Les fondements d’une décision historique
Le Comité de politique monétaire s’est appuyé sur plusieurs indicateurs positifs :
- Une inflation ramenée à 7,8% contre 15,1% un an plus tôt
- Une appréciation de 11,6% du franc congolais sur le marché officiel
- Une croissance économique maintenue, portée par le secteur minier
De la rigueur à la relance contrôlée
Le gouverneur Wameso a souligné que ce changement n’équivaut pas à un relâchement, mais à une « transition contrôlée ». Il a rappelé les mesures correctives qui ont permis de résorber les déséquilibres techniques à l’origine de la dépréciation de 2023, notamment la surliquidité sur le marché des changes.
Le gouverneur André Wameso a justifié ce tournant par la nécessité de « soutenir la croissance réelle sans compromettre les acquis de stabilité », marquant la fin de la politique de rigueur adoptée en 2023.
Dans une déclaration officielle, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, André Wameso, a clairement établi le lien de causalité entre les interventions de la BCC et la récente appréciation du franc congolais. « L’appréciation observée sur le marché des changes est l’œuvre de la politique monétaire appliquée par la Banque centrale du Congo », a-t-il déclaré, insistant sur le rôle déterminant des mesures prudentielles adoptées par l’institution pour stabiliser la monnaie nationale.
Les effets attendus de ces décisions sont prometteurs. La réduction du taux directeur devrait favoriser la consommation et l’investissement, stimuler la croissance économique en facilitant le financement des activités, et améliorer la liquidité bancaire. De plus, cette mesure pourrait alléger le coût de la dette publique, renforcer la confiance des investisseurs et contribuer à la dé-dollarisation de l’économie congolaise. Ainsi, la BCC s’affirme comme un acteur clé dans l’orientation de la politique économique du pays, avec des implications importantes pour la stabilité financière et la croissance future.
Par Pascal Kabeya
CONGO PUB Online