Une psychose s’est emparée des habitants du village de Mudja, dans le territoire de Nyiragongo, suite à des affrontements qui ont éclaté depuis la nuit de jeudi à vendredi entre les rebelles du M23 et un groupe d’assaillants non identifié. Les échanges de tirs, entendus jusqu’à ce matin, ont accru la peur parmi les civils, déjà éprouvés par des mois d’instabilité.
Cette zone, située à la limite entre le territoire de Nyiragongo et la ville de Goma, reste stratégique et hautement volatile. Le parc national des Virunga, qui s’étend dans ce secteur, est décrit comme un milieu naturel de résiduels des FDLR et sert régulièrement de lieu de refuge ou de passage pour diverses milices, groupes d’autodéfense (Wazalendo) et éléments des FARDC en mouvement.
Mouvements de troupes et redditions
Dans un contexte de recomposition des lignes de front, plusieurs mouvements de reddition ont été signalés ces derniers jours :
- Vendredi 17 octobre : 18 éléments du M23, dont d’anciens militaires des FARDC capturés à Goma et enrôlés de force dans la rébellion, se sont rendus aux FARDC et aux Wazalendo à Rusamambu, selon une source locale.
- Jeudi 16 octobre : Plusieurs éléments des Wazalendo se sont rendus aux rebelles du M23 et à leurs alliés à Nyanzale, dans la chefferie de Bwito (territoire de Rutshuru).
Ces allers-retours illustrent la complexité des loyautés et la fragilité des équilibres militaires dans la région, où de nombreux combattants évoluent dans un paysage mouvant, entre enrôlements forcés, redditions tactiques et recompositions de groupes.
Une situation humanitaire préoccupante
Les affrontements récurrents et les déplacements de populations qu’ils entraînent aggravent une situation humanitaire déjà critique. Aucun bilan des combats de ces dernières heures n’a encore été communiqué, mais les civils de Mudja et des localités avoisinantes restent exposés à un risque élevé, pris en tenaille entre des groupes armés aux motivations et allégeances fluctuantes.
Les autorités locales et les organisations humanitaires restent en alerte, alors que la région du Grand Goma continue d’incarner l’une des zones les plus instables de l’Est de la RDC.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
CONGO PUB Online