La situation sécuritaire dans la province du Sud-Kivu a atteint un niveau critique, selon un rapport accablant du Baromètre citoyen sur la paix, la sécurité et les droits de l’homme (BCPSDH) publié par la coalition Pamoja kwa Amani (C-PKA). Le document fait état de 95 assassinats et de 60 corps sans vie documentés au cours du seul mois d’octobre 2025.
Territoires les plus touchés
Le territoire de Kabare arrive en tête de ce macabre classement avec 34 victimes, suivi de la ville de Bukavu et du territoire de Fizi. Cette flambée de violence est attribuée aux affrontements récurrents entre les groupes armés rebelles et les milices d’autodéfense locales « Wazalendo ».
Phénomène Wazalendo : une structuration inquiétante
Le rapport révèle un phénomène particulièrement préoccupant : la prolifération de plus de 65 « généraux » autoproclamés à la tête des factions Wazalendo. Certaines de ces factions recruteraient activement des mineurs, en violation flagrante du droit international humanitaire.
Ces groupes sont accusés de multiples exactions, notamment :
- Torture et arrestations arbitraires
- Violence sexuelle
- Exécutions sommaires
- Recrutement forcé d’enfants
Balkanisation des zones sous contrôle AFC-M23
Le document décrit également une balkanisation progressive des zones sous contrôle de l’AFC-M23, où des « visas internes » seraient désormais requis pour tout étranger souhaitant circuler. Les autorités locales désignées par le mouvement rebelle administreraient ces territoires de manière autonome.
Financement de l’insurrection
Selon le C-PKA, l’exploitation illégale des minéraux et le contrôle des postes frontaliers constitueraient les principales sources de financement du groupe armé, permettant la pérennisation du conflit dans cette région riche en ressources naturelles.
Ce rapport intervient dans un contexte de dégradation continue de la sécurité dans l’Est de la RDC, malgré les multiples initiatives de paix et les déploiements de forces internationales. La situation humanitaire reste extrêmement préoccupante, avec des millions de déplacés et des besoins criants en assistance vitale.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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