Ituri : le manque de moyens freine l’intégration des miliciens dans la Réserve Armée de la Défense

par admin9775

Le processus d’intégration des miliciens dans la Réserve Armée de la Défense (RAD) en Ituri montre des signes de faiblesse inquiétants. Si l’engouement est réel – plus de 600 combattants de la CODECO, du FPIC et des Maï-Maï ont déposé les armes –, la phase cruciale de leur réinsertion et formation est au point mort.

Si un vent d’espoir souffle à nouveau sur l’Ituri, porté par une amélioration notable de la sécurité, celui-ci reste tributaire de moyens dérisoires. Lors de la cérémonie marquant son premier anniversaire à Bunia, ce mercredi 12 novembre 2025, la Réserve d’Armes de la Défense (RAD) a dressé un bilan en demi-teinte : des résultats conients sur le terrain, mais entravés par un manque de ressources criant..

La sonnette d’alarme a été tirée. Les participants ont déploré qu’en l’absence de formation et de moyens pour leur prise en charge, ces anciens miliciens – pourtant lassés par la guerre –, se retrouvent sans salaire ni revenus. Cette situation crée une fenêtre de vulnérabilité qui pourrait compromettre l’ensemble du processus de paix. « Sans alternative, certains pourraient être tentés de retourner au banditisme, la seule ‘économie’ qu’ils maîtrisent, annihilant ainsi les efforts de pacification », a regretté un participant. Et d’ajouter : « Le gouvernement doit nous donner les moyens », conscient que le délai pour consolider la paix est étroit.

Alors que le gouvernement est appelé à faire de la RAD une priorité, les promesses du coordonnateur provincial sur l’arrivée prochaine de fonds butent sur une réalité : la lassitude de la guerre qui pousse les miliciens à se rendre est une opportunité qui ne durera pas éternellement. Sans une réponse rapide et tangible, cette stratégie de stabilisation risque de se transformer en échec cuisant.

Le Lieutenant-colonel Emmanuel Libandi, coordonnateur de la Réserve Armée de Défense (RAD) en Ituri, a réaffirmé l’engagement de la structure et indiqué que les moyens nécessaires seraient prochainement disponibles. Il a lancé un appel solennel aux miliciens encore en brousse à rejoindre sans délai cette structure nationale, gage de sécurité et de réintégration pour construire ensemble un avenir pacifique en Ituri.

Le lieutenant-colonel Emmanuel Libandi, coordonnateur provincial de la structure, a salué les progrès accomplis, notamment dans l’épineux territoire de Djugu, ancien cœur des affrontements. « Les gens commencent à circuler librement (…) Il n’y a plus les tueries comme dans le passé », a-t-il constaté, dépeignant le retour d’une sérénité que beaucoup croyaient perdue.

Cette rencontre d’évaluation, organisée ,a réuni plusieurs autorités militaires, judiciaires et des représentants de la MONUSCO, ainsi que d’anciens seigneurs de guerre aujourd’hui intégrés au sein de la RAD. L’objectif : dresser un bilan de la première année d’activités de la réserve d’armes de la défense, une structure mise en place pour contribuer à la stabilisation et à la pacification de l’Ituri.

« L’évaluation, je peux dire que c’est positif, mais il y a encore beaucoup à faire », a déclaré le lieutenant-colonel Emmanuel Libandi dans son intervention, reconnaissant que malgré les progrès réalisés, plusieurs défis demeurent sur le terrain.

Des succès qui masquent une vulnérabilité structurelle

Derrière ce tableau optimiste se cache une réalité plus sombre. Si la RAD, en collaboration avec les FARDC, joue un rôle essentiel dans le désarmement et la réinsertion d’anciens combattants, elle opère avec des moyens notoirement insuffisants. La présence d’anciens seigneurs de guerre intégrés au sein de la structure, bien que symbolisant une avancée, représente aussi un défi logistique et financier majeur. Sans une prise en charge adéquate, incluant formation et revenus stables, le risque de voir ces hommes retomber dans la violence reste une épée de Damoclès suspendue au-dessus des efforts de pacification.

Alors que le gouvernement est appelé à faire de la Réserve Armée de la Défense en sigle RAD, une priorité, les promesses du coordonnateur provincial sur l’arrivée prochaine de fonds butent sur une réalité : la lassitude de la guerre qui pousse les miliciens à se rendre est une opportunité qui ne durera pas éternellement. Sans une réponse rapide et tangible, cette stratégie de stabilisation risque de se transformer en échec cuisant.

Par José Lumbala, correspondant à Bunia
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